Abeilles sauvages et pratiques agricoles à l’échelle des paysages
Résumé
Les études en écologie du paysage ont longtemps considéré la mosaïque agricole en termes de couvert végétal (types de cultures, éléments semi-naturels). Cependant, au sein des paysages agricoles, des études ont montré l’importance de prendre en compte l’effet des pratiques agricoles pour expliquer les patrons de distribution des espèces, en particulier les espèces d’intérêt pour l’agriculture comme les auxiliaires des cultures (Monteiro et al., 2013 ; Vasseur et al., 2012). Dans cette étude, nous cherchons à expliquer l’abondance en insectes pollinisateurs (abeilles sauvages) avec la composition et l’organisation des paysages agricoles en intégrant l’effet des pratiques agricoles à l’échelle paysagère. Notre étude s’est déroulée dans les Vallées et Coteaux de Gascogne, à 50 km au sud de Toulouse dans des paysages agricoles de polyculture élevage caractérisés par la présence de petits bois. Les abeilles sauvages ont été piégées grâce à des pièges à eau dans 20 paysages (carrés de 1 km²) entre avril et juin 2013, à raison de 12 pièges par parcelles répartis sur deux transects (en bordure et à l’intérieur des parcelles). Chaque paysage contenait 3 parcelles échantillonnées, représentatives des assolements de la région. L’occupation des sols des paysages a été décrite et renseignée dans un SIG pour prendre en compte la diversité des assolements. En parallèle, des enquêtes agricoles standardisées ont été menées chez les agriculteurs travaillant ces parcelles suivant la méthode de Herzog et al. (2006) : des pratiques agricoles ayant un effet connus sur les abeilles ont été relevées (apports d’azote, de pesticides, travail du sol, etc.). Pour chacun de ces indicateurs, la moyenne et l’écart-type ont été calculés à l’échelle de l’exploitation et du paysage (pondération par la SAU comprise dans les paysages). Un modèle linéaire généralisé (GLM) a ensuite été élaboré pour relier l’abondance des abeilles à l’hétérogénéité des paysages (mosaïque cultivée et éléments semi-naturels) et aux pratiques agricoles à l’échelle paysagère en comparant l’effet moyen des pratiques ou de leur hétérogénéité quand cela était possible.