Agricultures de firme : identification et caractérisation - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

Agricultures de firme : identification et caractérisation

Résumé

La plupart des analyses en économie et sociologie agricole ont été dominées par le caractère familial de ce secteur, au risque d’en faire, selon nous, un invariant. Or, les transformations observées de l’agriculture familiale et l’émergence d’agricultures peu ou pas familiales, et dont le travail lui-même n’est pas d’origine familiale, conduisent à questionner les schémas classiques d’analyse des formes sociales d’organisations de la production agricole. Sous l’influence de la globalisation, de la financiarisation et des évolutions technologiques, une agriculture que nous qualifions à ce stade « de firme » développe des formes organisationnelles nouvelles, reposant d’une part, sur la multiplicité des unités de prise de décision, chacune ayant ses finalités propres, et d’autre part, sur une mobilisation conséquente de ressources matérielles et immatérielles nouvelles d’origine non-agricole. Les observations empiriques montrent non seulement l’entrée de nouveaux acteurs (fonds d’investissement, multinationales, grandes familles d’entrepreneurs…), mais aussi la mutation du rôle des anciens acteurs (des Etats-acheteurs de terres agricoles, des entreprises de l’agro-fourniture, des agriculteurs-salariés de l’Etat et de multinationales, des exploitations agricoles devenant de véritables entreprises agro-alimentaires…). Caractérisées par leur grande diversité, les finalités de ces différentes catégories d’acteurs pourraient présenter une certaine cohérence d’ensemble comme elles pourraient entrer en contradiction les unes avec les autres, obligeant à des modalités de contractualisation et de gouvernance particulières : développement de la sous-traitance, arrivée de capitaux externes, sécurisation de l’approvisionnement alimentaire et/ou énergétique d’un pays, optimisation du portefeuille d’actions ou encore maximisation du retour à l’investissement. La frontière de ces formes productives nouvelles et leur organisation interne seraient ainsi plus difficiles à cerner dans la mesure où ces organisations impliquent un certain niveau d’investissement financier et technologique, les obligeant à émarger sur des secteurs productifs non-agricoles. Nous voulons, à travers la présentation d’hypothèses et de résultats de recherche en cours (ANR JCJ) illustrer ces processus d’abstraction et de financiarisation, donner corps à la notion d’agriculture de firme mais aussi comprendre les « sédimentations » et filiations de ces formes que l’on qualifie ici d’émergentes mais dont on sait qu’elles ne se constituent pas ex nihilo. D'un point de vue théorique, cette recherche aborde en effet des questions peu explorées jusqu'à présent, tant en économie des organisations et des institutions qu'en sociologie, à propos du processus d'émergence d'organisations hybrides et de leur coexistence.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02805357 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02805357 , version 1
  • PRODINRA : 256766

Citer

Genevieve G. Nguyen, François Purseigle. Agricultures de firme : identification et caractérisation. Séminaires de politiques agricoles de la SFER, Jun 2013, Paris, France. 4 p. ⟨hal-02805357⟩
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