Dans les plans de prévention des risques incendie de forêt, les mesures prescrites pour les constructions sont pour l’essentiel issues de connaissances concernant les feux de bâtiment. Ces feux sont a priori assez différents des incendies de forets, en particulier en ce qui concerne les temps de résidence, qui sont notablement plus courts dans le cas des incendies de forets. En dehors de quelques données expérimentales recueillies lors des expériences ICFME au Canada, il n’existe à notre connaissance pas de données permettant d’évaluer les caractéristiques de l’environnement physique d’un bâtiment au passage d’un feu de foret. Nous avons utilisé FIRETEC pour simuler les flux radiatifs vers une surface verticale représentant un bâtiment, ainsi que les vitesses et températures des gaz. FIRETEC est un modèle physique de propagation du feu développé par le Los Alamos National Lab (USA) et l’INRA. Il permet de simuler le comportement du feu sur un petit paysage (quelques dizaines d’hectares). Ce modèle est l’un des seuls capables de calculer explicitement les écoulements tridimensionnels résultant des interactions entre le panache, le vent ambiant et la végétation dans une interface foret/habitat, ce qui est déterminant pour simuler l’environnement physique d’un bâtiment situé dans une zone débroussaillée. Après une brève présentation du modèle et de quelques applications, et notamment des scénarios de propagation du feu au sein de différentes topographies complexes, nous présenterons les résultats de simulation dans plusieurs configurations de pente et de structure de végétation dans la zone d’interface. Les flux et températures seront comparés à des seuils de référence comme le seuil d’inflammation du bois et celui de résistance du personnel de lutte, en fonction de la longueur de la zone d’interface. Les résultats mettent en évidence l’importance du débroussaillement sur une longueur suffisante. Il apparaît également que certaines prescriptions de résistance de matériaux sont sans doute trop rigoureuses.