Le modèle biogéochimique NuCM (Nutrient Cycling Model) a été calibré sur la placette RENECOFOR SP 57 dans le massif Vosgien. Ce site a été suivi depuis 1992 et les bilans d’éléments minéraux montrent une désorption de sulfate dans les sols. Le sulfate est drainé entrainant avec lui des cations nutritifs : majoritairement du calcium et du magnésium. Il en résulte une acidification continue malgré la baisse des dépôts atmosphériques soufrés.Le modèle a été capable de reproduire les évolutions dans les solutions de sol sur les12 ans de la période de calibration sans toutefois reproduire la variabilité interannuelle.Deux scenarii d’évolution future des dépôts atmosphériques et deux scenarii de mise en valeur sylvicole ont été simulés : (A) prolongation du niveau de dépôts atmosphériques actuel, (B) baisse des dépôts selon la tendance observée pour le soufre sur la période 1996-2007, (C) sylviculture traditionnelle à la révolution de 120 ans, (D) sylviculture dynamique etexploitation pour le bois énergie.La baisse des dépôts engendre une diminution de la croissance du peuplement due àune carence calco-magnésienne. Ce constat paradoxal illustre l’effet « fertilisateur » de lapollution atmosphérique même si elle s’accompagne d’une acidification du sol. Parallèlement,la gestion des rémanents a un impact fort sur la régénération et la croissance du nouveau peuplement. L’exportation de cette biomasse réduit la fertilité chimique des sols.L’écosystème représenté par la placette SP 57 a été très appauvri par la période deforte charge acide. Le peuplement encourt un fort risque de carence calcique dans les prochainesdécennies et est déjà carencé en magnésium. Ce peuplement ne peut être géré durablement dans la politique forestière actuelle sans apport d’amendement.