L’abondance relative des espèces au sein des communautés a été très étudiée en écologie. Les diagrammes rang-fréquence (DRF) représentent cette abondance relative et des modèles ont été mis au point pour décrire la forme de ces DRF. La plupart des interprétations écologiques de ces modèles reposent sur les propriétés des espèces et les interactions spécifiques, mais négligent les propriétés de l’environnement. Dans cette étude, différentes hypothèses concernant le rôle de la quantité, la diversité, l’agencement spatial et l’abondance relative des ressources dans l’organisation des communautés ont été testées sur quatre jeux de données de communautés d’insectes et d’oiseaux dans des paysages ruraux. Nous avons analysé à quel modèle de DRF (Géométrique, Zipf-Mandelbrot, Lognormal, Zipf et veiled Lognormal) s’ajustait le mieux la distribution des espèces dans les communautés et des patchs de ressources dans le paysage. Nous avons également réalisé des simulations pour tester le lien entre l’équitabilité et l’ajustement à chacun des cinq modèles. Quand la quantité ou l’agrégation des ressources augmentent, la structure de la communauté tend vers des modèles Géométrique et Zipf-Mandelbrot et s’écarte du modèle Lognormal. La relation entre la structure du paysage et celle de la communauté n’est pas constante le long d’un gradient d’ouverture du paysage. Dans les zones forestières et de lisières, l’hétérogénéité du paysage favorise une structure Lognormal des communautés alors que dans les milieux plus ouverts (zones de cultures) c’est l’homogénéité qui favorise ce type de DRF. Les modèles de DRF sont similaires pour la communauté et pour les patchs de ressources dans 6 paysages sur 9. Nous avons montré que la structure du paysage participe à la structuration des communautés d’oiseaux, de syrphes et de papillons dans les paysages ruraux. Les hypothèses écologiques reliant modèle de DRF et équitabilité ainsi que l’intérêt et les limites de l’emploi des DRF pour mesurer la structure des ressources et inférer le fonctionnement des communautés sont discutés.