L'article propose de vérifier que les dynamiques démographiques et socio-économiques des espaces périurbains et ruraux se déclinent plus sur le mode du gradient que de la frontière ou du seuil. Pour ce faire, les auteurs mobilisent les données des recensements de population de 1990 et 1999 et les nomenclatures spatiales statistiques qui définissent l'organisation du territoire par les emplois et les équipements. Le dynamisme des pôles de services intermédiaires localisés dans le périurbain et dans l'espace à dominante rurale est analysé en insistant sur le rôle de la distance au pôle urbain le plus proche. Les résultats montrent que les profils et les évolutions de ces pôles de services sont effectivement conditionnés par la proximité urbaine. Celle-ci se manifeste, d'une part, dans l'homogénéisation interne du périurbain qui, tout en continuant à bénéficier d'un dynamisme démographique favorable, voit son profil socio-spatial se rapprocher de celui de la ville et, d'autre part, dans les évolutions des espaces ruraux dont les intensités se déclinent nettement selon la distance à la ville, privilégiant ainsi les pôles de services intermédiaires "ruraux" les plus proches.