La contribution, centrée sur la structure des économies rurales et leur évolution, se compose de deux parties : un état des lieux des activités puis un examen des facteurs explicatifs de leurs principales caractéristiques. En termes de constat, les données les plus récentes confirment les tendances notées sur les dernières décennies : l'agriculture demeure un secteur structurant mais a perdu son rôle prépondérant, les régions rurales sont celles qui dépendent le plus fortement de l'emploi industriel, les services acquièrent une position dominante surtout grâce aux services aux personnes. Pour comprendre les forces qui commandent ces évolutions, la représentation classique attribue des avantages comparatifs aux espaces ruraux qui reposent sur les ressources localisées et les conditions de leur valorisation ; elle est aujourd'hui réactualisée par la prise en compte de facteurs de "nature" et de propriétés de la main-d'oeuvre. En relation au mouvement général de métropolarisation, ce sont des forces de dispersion qui permettent d'expliquer la permanence et le renouvellement des implantations rurales ; résultant de l'encombrement croissant des zones centrales, elles s'expriment essentiellement par les niveaux de rente foncière et de taux de salaire.