Les coûts urbains, le niveau des salaires et les coûts commerciaux interrégionaux interfèrent sur la localisation des firmes entre régions et au sein de celles-ci, où des centres d'emploi secondaires (CES) peuvent se constituer. Les coûts de transport interrégionaux affectent non seulement la concentration ou la dispersion économique régionale mais aussi les structures urbaines, monocentriques ou polycentriques. Inversement, la décentralisation de la production et de l'habitat vers des CES influence la compétitivité des firmes, donc les échanges commerciaux, et peut permettre aux grandes métropoles de maintenir leur suprématie. Les effets sur les équilibres économiques d'une baisse des coûts de transport interrégionaux et de celle des coûts de migrations alternantes des travailleurs sont étudiés. Certaines conclusions de l'économie urbaine et de l'économie géographique sont modifiées par le jeu combiné des mécanismes modélisés dans chacun des deux champs. C'est ainsi que des CES peuvent se constituer en présence de coûts de migration alternante très faibles (lorsque la population est importante et les coûts de communication entre firmes faibles, comme c'est le cas dans le monde moderne), que les évolutions entre dispersion et agglomération peuvent être graduelles lorsque les coûts commerciaux baissent (avec l'émergence de CES), puis, lorsque la baisse se poursuit, sans retour à la dispersion (par un effet d'hystérésis).