Depuis le cycle de l'Uruguay round, les pays en développement jouent un rôle de plus en plus important dans les négociations internationales. Parmi les nombreux points de controverse entre pays développés et en développement, celui de l'accès au marché des pays développés est un sujet sensible, notamment pour les produits agricoles. Ceux-ci sont en effet toujours soumis à des pics tarifaires, une dispersion importante des droits et une escalade tarifaire. Ce dernier point, qui caractérise les situations dans lesquelles les produits transformés sont plus protégés que les produits de base, est supposé transformer les conditions de la spécialisation entre pays développés et en développement. L'objet de la communication est d'évaluer les conditions d'accès au marché européen des pays en développement, accès qui se fait surtout au travers d'accords préférentiels. Plus particulièrement, il s'agit de mesurer l'importance de l'escalade tarifaire en tenant compte de ces accords préférentiels. A partir de là, les propositions faites par l'Organisation mondiale du commerce en mars 2003 (appelées proposition Harbinson) sont simulées. Les auteurs montrent que si l'escalade tarifaire est très présente pour l'accès des pays seulement soumis au régime de la nation la plus favorisée, pour les pays bénéficiant d'accords préférentiels et notamment les pays ACP, ce phénomène est largement estompé. Les simulations de la proposition Harbinson montrent deux résultats : le premier est une ouverture plus grande des marchés européens et une limitation très nette de l'escalade tarifaire ; le deuxième, le plus important peut-être, est une érosion très forte des marges préférentielles pour les pays les moins avancés notamment.