Les auteurs examinent l'influence de la présence de plusieurs polluants impliqués dans l'augmentation de l'effet de serre d'origine anthropique sur la stabilité des accords internationaux. Le modèle repose sur un jeu en deux étapes à n joueurs. La pollution résulte de la combinaison de deux gaz qui diffèrent par leur impact sur le climat et leur coût d'abattement. Différents types d'accords sont examinés selon que les négociations portent simultanément sur les deux gaz (accords complets), sur seulement un des deux gaz (accords simples) ou gaz par gaz (les abattements en chaque gaz sont déterminés par deux accords séparés). Dans chaque cas, le résultat du jeu en émissions est déterminé pour une partition quelconque des pays entre signataires et non-signataires. Les conditions de stabilité sont utilisées pour déterminer le résultat du jeu d'adhésion de première étape. Dans le cas de pays homogènes, les auteurs montrent que la taille d'un accord stable est faible (pas plus de deux pays). Un résultat important obtenu est la caractérisation analytique des conditions nécessaires et suffisantes d'existence d'un accord stable. De l'analyse de ces conditions, il découle qu'un accord complet résiste mieux aux incitations à se comporter en passager clandestin et donc est plus susceptible d'émerger à l'équilibre.