La gestion de la relation agriculture-environnement porte à la fois sur une gestion environnementale de l'agriculture, sur l'utilisation de l'agriculture dans la gestion globale de l'environnement et sur la gestion politique de différents groupes sociaux préoccupés, dans des proportions variables, de la qualité de l'environnement, de la sécurité quantitative et surtout sanitaire de l'alimentation et des autres objectifs des politiques agricoles. Cette intrication des objectifs laisse une place fondatrice à la gestion publique de l'environnement, sous la forme des politiques publiques d'environnement appliquées à l'agriculture et des politiques agroenvironnementales. Mais de façon plus précise, se mettent en place au niveau de l'entreprise agricole des formes de gestion plus formalisées et génériques, portées par des acteurs divers et qui s'inspirent de la norme ISO 14001. Ces systèmes de management et les modes de vérification et de signalement associés peuvent être considérés comme des étapes permettant une adoption partielle et/ou progressive du référentiel international. Après avoir explicité la nature et les propriétés économiques de la norme ISO 14001, les auteurs construisent un modèle empirique de son adoption par les exploitations agricoles, qu'ils testent grâce aux données issues d'une enquête originale sur environ 1 600 agriculteurs participant à des programmes agri-environnementaux. Un mode de valorisation de ces systèmes de management environnemental peut-être l'écolabellisation des produits agroalimentaires, convoquant ainsi à la gestion environnementale de l'agriculture, une nouvelle catégorie d'acteurs : les consommateurs. La mise en marché d'écoproduits agro-alimentaires pose de nombreuses difficultés, notamment du fait de leurs propriétés informationnelles et de leur nature collective. Les solutions empiriques constatées sur le "terrain" consistent généralement dans diverses formes d'éco-étiquetage qu'on analyse en fonction de leurs modalités de définition, de vérification et de contrôle et de leur capacité à dépasser les risques de production sous-optimale liés au caractère collectif des externalités environnementales des processus agricoles.