La question du bien-être animal occupe une place croissante dans les différents pays de l'Union européenne. Pourtant, de l'avis de nombreux spécialistes, la gestion de ce problème est source de nombreuses insatisfactions. L'un des premiers objectifs est de clarifier le débat public et les formes de prise en charge de cette question. L'auteur montre que les carences dans le traitement du bien-être animal peuvent être imputées au fait que le problème est abordé dans les cadres traditionnels, organisés autour de la double coupure entre science et non-science, d'une part, et représentants et citoyens ordinaires, d'autre part. Il faut donc imaginer d'autres formes d'organisation des débats. Reprenant à son compte les résultats de nombreuses recherches sur les nouveaux modes de production des connaissances, l'auteur explore les caractéristiques de formes de débats participatifs susceptibles d'assurer un meilleur traitement du problème posé. Le cas du problème du bien-être animal ne semble pas unique en son genre. Au contraire, il semble illustratif de problèmes posés par les rapports entre sciences du vivant et agir collectif. En ce sens, même s'ils ont surtout un statut programmatique, les développements de cet article participent, au-delà de l'étude de cas, à une réflexion plus globale sur la construction des normes socio-techniques. Ce texte a son origine dans la réalisation d'une audition publique sur le bien-être animal dans le cadre de la mission "Sciences sociales et Action" pour la Direction de l'INRA. Les informations concernant cette mission sont disponibles sur internet : http://www.inra.fr/Intranet/Directions/SED/SSA/.