Dans la prise en compte de la dimension environnementale dans la politique agricole européenne, on peut repérer trois grandes étapes. Première étape (avant 1992) : en l'absence de cadre juridique adéquat, les premières mesures à vocations environnementales s'inscrivent dans le dispositif de soutien aux zones défavorisées. En proposant des compensations des handicaps naturels, elles permettent ainsi de sauvegarder certaines zones "fragiles" ou "sensibles" par le biais de la politique structurelle. Le maintien de l'agriculture favorise l'aménagement du territoire et l'entretien des espaces naturels. Deuxième étape (1992-1999) : en compensation des baisses de prix des produits agricoles, la réforme de la PAC de 1992 ouvre la voie à l'extension, sur des bases contractuelles, des mesures agri-environnementales. Ce sont des mesures d'accompagnement d'un processus d'extensification induit par la politique de maîtrise de l'offre. Troisième étape (depuis 1999) : l'environnement devient une composante incontournable de la PAC. Dans un premier temps, les mesures agri-environnementales sont placées au coeur du développement rural qui devient le second pilier de la PAC. Ensuite, une nouvelle réforme du premier pilier de la PAC soumet le versement des aides directes aux exploitants à certaines conditions, parmi lesquelles le respect des textes réglementaires en matière environnementale.