Les résultats analytiques obtenus par certains auteurs, tels que Hennessy (1998) par exemple, suggèrent que des paiements contra-cycliques (CCP), même découplés en univers certain, génèrent des incitations à produire, via leurs effets sur le risque auquel font face les producteurs. Le document développe un cadre analytique permettant d'analyser les incitations à produire, liées à leurs effets sur le risque, de programmes tels que les paiements compensatoires au titre de prêts (LDP) et les CCP de la loi agricole américaine de 2002 (FSRI Act). L'effet des CCP en terme de réduction du risque auquel font face les producteurs est moindre que celui des LDP car les premiers sont versés sur la base de quantités produites fixes. Les LDP agissent directement sur la variance des distributions des prix aux producteurs tandis que les CCP jouent sur la covariance entre les distributions des paiements et les distributions des prix aux producteurs. La méthode proposée par Chavas et Holt (1990) est utilisée pour calculer la matrice de variance-covariance des distributions des prix aux producteurs, tronquées consécutivement à l'application de la loi agricole américaine de 2002. Puis les primes de risque sont calculées. Les résultats empiriques indiquent que les incitations à produire induites par les CCP, via leurs effets en terme de réduction du risque, sont non négligeables et qu'elles ne disparaissent pas lorsque les niveaux de production observés sont supérieurs aux niveaux de référence sur la base desquels ils sont versés.