[To gather information about plant breeding and domesticating the apple tree]
Accumulation et sélection variétale : note sur le processus de domestication du pommier
Résumé
Un dépouillement systématique de la littérature consacrée à la culture du pommier permet d'identifier les principales étapes et modalités du processus millénariste de la domestication de cet arbre fruitier. Les qualités naturelles du pommier l'imposent très tôt dans les sociétés rurales comme un arbre de terroir aux usages et formes multiples. Son acclimatation se résume longtemps à la valorisation de ses actes propres. Abondant, le fruit devient boisson ou aliment pour le bétail. Rare, il reste l'objet de luxe souvent dédié à la médecine ou à la mythologie. L'aire du pommier s'élargit autour des nombreux sites où il croit naturellement. L'homme sait utiliser sa vitalité pour le reproduire et le faire produire au moindre coût. Il n'occupe dans les jardins, conservatoires ou collections qu'une place réduite face à des fruits de cours seigneuriales plus fragiles et plus prestigieux. La deuxième partie du XIXe siècle, et plus encore les années 1950, sauront utiliser à travers les variétés spontanées et la grande variabilité génétique de l'espèce, ses aptitudes à répondre aux besoins croissants du marché de fruits frais. Durant le dernier siècle, la domestication s'opère moins dans une logique d'accompagnement de ses aptitudes naturelles que dans une logique de sélection des aptitudes les mieux à même de satisfaire les besoins du marché. Ce processus de sélection ne va pas sans contradictions, ni conflits, les tenants de sa robustesse naturelle s'opposant de plus en plus à ceux qui exploitent sa variabilité.