Les auteurs analysent l'émergence de la formation générale des salariés quand il existe pour eux un risque de "débauchage" par des firmes n'ayant pas contribué à leur formation. Ils proposent une modélisation de type oligopolistique permettant une endogénéisation du taux de débauchage des salariés formés, définissant pour cela un jeu où non seulement les firmes mais aussi les salariés sont des jours à part entière. Les salariés formés peuvent choisir librement de quitter l'entreprise formatrice tandis que la concurrence des firmes sur le marché du bien détermine le niveau de leur rémunération. Ils montrent qu'à l'inverse du résultat standard Becker, la formation générale des salariés peut exister à l'équilibre de ce jeu à condition que la firme formatrice renonce au contrat salarial traditionnel et propose à ses salariés formés un contrat basé sur le partage du profit afin de les fidéliser.