L'objet de cet article est d'abord d'analyser ce que signifie la conduite d'un élevage sur un territoire : c'est avant tout une organisation en rapport avec un projet de production. Cette organisation est intelligible, en termes de pratiques mises en oeuvre avec leurs incidences sur la reproduction et la pérennité des élevages. Mais, et c'est le second point abordé par cet article, l'éleveur n'est pas seul au monde : il a toujours naturellement été confronté aux intérêts pratiques de ses voisins, des chasseurs, des promeneurs... Aujourd'hui les éleveurs sont confrontés à de nouvelles demandes, liées à des préoccupations plus collectives sur l'entretien des espaces ruraux. Ces demandes portent parfois sur de simples "services de broutage" mais débouchent aussi sur de véritables partenariats entre gestionnaires se plaçant en situation d'apprentissage mutuel. Les auteurs s'appuient principalement sur l'exemple du sylvopastoralisme en Provence.