La filière vitivinicole est définie comme le mésosystème composé de l'ensemble des centres de décisions qui concourent à élaborer et à distribuer les produits vitivinicoles concernés. Le fonctionnement de cet univers, où s'exercent des stratégies antagonistes et complémentaires liées à des convergences d'intérêts économiques, suppose réalisés certains équilibres de court terme et de long terme tant au niveau des échanges marchands que des relations entre les opérateurs. Ces équilibres délicats demandent la mise en oeuvre de politiques de régulation volontaristes particulièrement complexes dont le dosage au cours du temps a façonné la réalité directement observable aujourd'hui. La vigne est une culture pérenne, qui implique des investissements lourds matériels et immatériels dont l'amortissement ne peut se concevoir que dans la durée. La prise de décision ne peut donc se faire que dans la perspective d'une certaine stabilité des variables et contraintes décisionnelles. La filière européenne se trouve de plus en plus confrontée aux incertitudes d'une conjoncture européenne en crise ouverte sur le marché mondial. La mondialisation des échanges à moyen terme peut être une chance pour la viticulture française si elle est accompagnée par la mise en place d'innovations économiques adéquates visant à réduire le risque accru auquel sont confrontés tous les décideurs. Le vignoble français est très âgé dans son ensemble et son taux de renouvellement très faible. La question de son adéquation à la demande du futur se pose déjà. Les Etats sont de plus en plus conduits à déléguer les décisions de restructuration au niveau régional : Plans Régionaux d'Aménagements Viticoles (PRAV). Les acteurs de ce type de démarche sont confrontés aux problèmes du calcul économique. Dans la première partie de ce document, deux types de modèles d'aide à la décision sont proposés. La seconde partie analyse, les risques encourus et l'innovation que représenterait la mise en oeuvre d'un marché à terme des vins.