Les scientifiques n'excluent pas la possibilité de transmission à l'homme de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sous forme de maladie de Kreutzfeld Jacob atypique (cf. notamment le rapport Dormont). Limiter et, si possible, éliminer les risques de présence d'agents contaminants véhiculés par des produits destinés aux consommateurs français et européens apparaissent donc nécessaires, à la fois comme une mesure de santé publique, mais aussi de préservation des intérêts de la filière animale : un approfondissement de la crise bovine ou son élargissement à d'autres filières de production animale (porcins, volailles) n'est pas à écarter, si de nouvelles incertitudes venaient à frapper l'opinion publique. Dans ce cadre, une question essentielle concerne évidemment l'utilisation des farines de viande en alimentation animale. En effet, il existe de grandes incertitudes sur l'absence d'agents contaminants dans les matières premières utilisées lors de la fabrication des farines de viande par des équarrisseurs en France et dans le reste de l'Union européenne. De plus, les procédés de fabrication des farines de viande ne permettent pas de garantir la destruction d'éventuels agents contaminants. Dans la mesure où des agents contaminants peuvent donc se retrouver dans les farines incorporées aux aliments composés distribués aux porcs, volailles et poissons, on peut écarter la possibilité de transmission de cet agent par ce canal. Ainsi, tant sur le plan scientifique que sur celui du contrôle des réglementations, de nombreuses incertitudes demeurent qui imposent, à titre conservatoire, une interdiction de l'utilisation des farines de viande dans l'alimentation des porcs, des volailles et des poissons. Sur le plan politique, une mesure forte s'impose pour restaurer l'image de l'élevage et engager un processus de reconquête de la confiance des consommateurs.