L'analyse du système national de recherche agronomique (SNRA) du Niger a mis en évidence la persistance du fort engagement des projets temporaires de développement agricoles, essentiellement financés par l'extérieur, dans le domaine de la RA : 40 % des ressources du SNRA. Elle est justifiée par les carences des institutions scientifiques nationales pérennes (notamment de l'Institut National de la Recherche Agronomique) : concentration forte dans et autour de la capitale, faible couverture de certains secteurs de recherche (productions animales, systèmes de production, économie et sociologie rurale) et relations non structurées avec le développement. Le nombre total d'années recherches (AR : équivalent de chercheurs à temps plein) du SNRA a légèrement augmenté, mais celui des AR nationales s'est fortement accru au détriment des AR étrangères. Les ressources financières du SNRA sont restées stables, mais les ressources extérieures sont actuellement constituées à plus de 60 % par des prêts, alors qu'elles consistaient essentiellement en dons 10 ans auparavant. Cette situation a justifié la préparation par des commissions réunissant près de 80 leaders nationaux de la recherche, de l'enseignement supérieur et du développement agricole, d'un plan national à long terme de RA. Il se caractérise en quatre points : 1/ modestie des ressources : 130 AR dotées de moyens de travail convenables, contre 150 actuellement, 2/ effort significatif de régionalisation, marquée par la réduction du poids de la région de Niamey : 44 % des AR au lieu de 63 % actuellement, 3/ recherches plus équilibrées par productions, thèmes et disciplines scientifiques, 4/ renforcement des relations avec le développement, qui devrait résulter de la meilleure répartition régionale des forces de recherche et de l'affectation dans chacun des centres régionaux d'une équipe "systèmes de production". Elle constituera l'interface entre les équipes de recherche spécialisées et les organismes publics et privés de développement.