The national agricultural reseach system in Côte-d'Ivoire : analysis of the present situation and proposals for long term strategies
Le système national de recherche agronomique de la Côte-d'Ivoire : analyse de la situation présente et propositions de stratégie pour le long terme
Résumé
Cette étude sur la situation actuelle et les possibilités d'amélioration du système national de recherche agronomique (SNRA) a été réalisée avec la participation d'une soixantaine de "leaders" nationaux de la recherche, de l'enseignement supérieur et du développement agricole. Le SNRA compte 24 institutions scientifiques et techniques, dont les 400 scientifiques et ingénieurs représentent 280 années-recherche (AR) potentielles ou équivalent chercheurs à temps plein. Ce potentiel est trop concentré dans et autour de la capitale et est largement sous-utilisé (au mieux à 150 AR réelles) pour de multiples raisons : statut des chercheurs peu adapté aux besoins d'une recherche agronomique (RA) appliquée pour le développement, insuffisance de techniciens, pléthore de personnel peu qualifié, infrastructures trop lourdes, équipements vétustes, crédits de fonctionnement et d'équipement nationaux et étrangers fortement réduits depuis 1989. Ces faiblesses se traduisent par un ralentissement sensible des activités de recherche et par la détérioration des relations avec le développement. Cette situation de crise profonde, liée aux difficultés économiques présentes du pays et la faible maîtrise actuelle du SNRA par les autorités nationales, a justifié la préparation de deux propositions de plan à long terme caractérisées par quatre points : premièrement, la modestie relative de leurs ressources, l'une avec 200 AR, impliquant des dépenses totales annuelles de RA à long terme équivalentes aux seules dépenses nationales actuelles, et l'autre, avec 240 AR, impliquant un accroissement des dépenses nationales de RA de 2,5% par an (taux attendu de croissance du budget national au cours des prochaines années) ; deuxièmement, un effort très significatif de régionalisation de la recherche, marqué notamment par une réduction sensible du poids d'Abidjan (40% des AR à long terme, contre 59% des AR potentielles en 1993), la création à Yamoussoukro d'un important pôle de RA susceptible de redynamiser l'enseignement supérieur agricole ; troisièmement, des recherches plus équilibrées par productions, thèmes et disciplines scientifiques ; et pour finir, le renforcement des relations avec le développement, qui devrait résulter de la meilleure répartition régionale des forces de recherche, et de l'affectation dans chacun des centres de recherche d'une équipe "systèmes de production" qui constituerait l'interface entre les équipes de recherche spécialisées et les organismes publics et privés de développement.