Ce texte prend place dans un travail de reflexion collectif, engage par des equipes d'economistes de l'INRA, du CEMAG et de l'INPL (Nancy), sur les perspectives de modernisation des conditions du stockage et de la collecte du lait par l'implantation, a la ferme, de dispositifs de thermisation ou (et) d'ultrafiltration du lait. On y trouve, en premiere partie, une synthese du travail des differentes equipes associees au projet. Il apparait ainsi que la diffusion de ces materiels dans des etables comptant moins de 50 vaches est difficilement envisageable. D'autant que les gains lies a la valorisation sur place de l'ultrafiltrat et a la reduction des budgets de transport de la nouvelle matiere premiere sont incapables de compenser ce surcroit de charges. C'est donc au niveau de la valorisation, en usine, du retentat d'ultrafiltration que se situe le noeud du probleme: a cet egard, les informations disponibles sont encore peu fiables, du fait, notamment, des incertitudes liees a la mesure des gains de rendement. Dans la seconde partie, se trouve developpe un essai d'estimation statistique de la population des producteurs equipables: compte tenu de ce qui precede, seul un petit nombre de regions laitieres francaises presente aujourd'hui (et a terme previsible) un niveau de concentration suffisant pour autoriser une diffusion rapide du procede. Les perspectives offertes par cette innovation justifient cependant une poursuite des investigations, avec notamment la prise en compte d'hypotheses encore peu explorees, telles que l'implantation du procede dans des centres primaires de ramassage et de traitement du lait, lesquels permettraient de repondre aux besoins de regions structurellement peu favorisees.