Les systemes nationaux de recherche agronomique (SNRA) des pays d'Afrique sub-saharienne anterieurement colonises par la France se sont, pour la plupart, developpes depuis la decennie 70. Leur potentiel scientifique humain s'est rapidement accru, tant en nombre qu'en qualification. Aux depenses nationales evaluees en moyenne a O, 5 pour cent du produit interieur brut agricole, s'ajoutent d'importantes contributions de cooperation etrangere (principalement francaise et americaine) qui contribuent a tripler ce pourcentage, sans compter les efforts realises par les institutions scientifiques hors SNRA, notamment par les centres internationaux de recherche agronomique. Au regard de cette evolution de leurs ressources, les SNRA ne manifestent encore que tres peu d'impact sur le developpement. Les facteurs les plus limitants de leur efficacite sont en fait d'ordre structurel et organisationnel: multiplicite et non-coordination des institutions nationales, vive concurrence entretenue par les diverses assistances bi et multi-laterales, marginalisation de l'enseignement superieur, importance des activites de recherche ponctuelles et discontinues dans les projets de developpement, absence de statuts stimulants du personnel, infrastructures trop lourdes, faiblesse des credits nationaux de fonctionnement et d'equipement, gestion deficiente des instituts specialises de recherche, etc. Seule une meilleure maitrise des SNRA par les pays eux-memes, basee sur la definition de strategies d'evolution a long terme, pourrait permettre de lever progressivement ces limitations, de constituer des appareils de RA a la fois plus autonomes (meme dans les plus petits pays) et plus aptes a tirer parti des possibilites de cooperation internationale, de mieux prendre en compte les besoins du developpement et d'eclairer les politiques agricoles (nationales et regionales) actuellement peu adaptees.