La recherche agronomique malienne dispose des ressources humaines qualifiees les plus nombreuses d'Afrique sub-saharienne francophone (350 annees-recherche potentielles), en tres large part deja nationales, relativement formees et reparties principalement en deux institutions specialisees sur les productions vegetales (l'IER) et les productions animales, forestieres et hydrobiologiques (l'INRZFH). Mais il s'agit d'une recherche a deux vitesses : seuls les chercheurs participant a des projets finances par des cooperations etrangeres, soit environ la moitie d'entre eux (dont tous les expatries), ont des moyens reels de travail ; les autres, notamment ceux de l'INRZFH et du machinisme, sont condamnes a un large chomage technique deguise. En outre, les trois quarts des forces actives de recherche se trouvent dans ou autour de la capitale. Les chercheurs n'ont pas de statut specifique. Les methodes de gestion constituent un frein a l'utilisation des ressources financieres nationales. Les procedures d'evaluation, de programmation et de planification sont lourdes, peu adaptees ou inexistantes. Ces caracteres se traduisent par une destructuration du systeme national de recherche, une trop grande dependance par rapport aux cooperations etrangeres, une absence globale de perspective et, enfin, sauf localement (notamment dans la region de Mali-Sud), par de tres faibles relations avec le developpement rural.