Dans ce texte, les auteurs menent la critique de la mesure conventionnelle du travail en agriculture: l'UTA unite travailleur annuelle, en s'appuyant sur deux enquetes: l'enquete emploi de l'INSEE redepouillee pour la periode 1970-86 et une enquete realisee aupres d'un panel de 700 exploitations de l'IGER. Cette critique porte sur deux points principaux: -l'UTA est calquee, tant en niveau qu'en evolution, sur le temps de travail salarie. Or, les resultats des enquetes montrent d'une part que le temps de travail des agriculteurs tend a s'accroitre entre 1970 et 1986, alors que pour l'ensemble des salaries, tout comme pour les salaries agricoles, il diminue; d'autre part, qu'en moyenne, les agriculteurs travaillent annuellement plus que les salaries respectivement 900 et 1100 heures de plus que les salaries agricoles et ceux de l'ensemble des secteurs. Le rapprochement qui est fait avec les travailleurs independants: artisans, commercants... se revele plus adequat. -l'UTA est une reference homogene et unique pour l'ensemble de l'agriculture, alors que les conditions de travail se differencient fortement dans ce secteur. Les facteurs individuels, notamment l'age et la formation, mettent a jour des attitudes tres specifiques de chaque generation face au travail. Mais ils creusent moins les ecarts de duree de travail que ne le font les facteurs economiques sur lesquels les systemes de production ont une grande influence. Ainsi, 900 heures annuelles separent le producteur laitier non specialise du viticulteur ou du cerealier. Cependant, le processus de modernisation accroit sensiblement, bien que temporairement, la charge de travail.