Reportage France 3 Bourgogne Franche-Comté. Comment les agriculteurs peuvent-ils changer leurs pratiques, pour assurer la transition vers l'agroécologie ou pour se passer de glyphosate ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique France 3 Bourgogne Franche-Comté. Année : 2019

Reportage France 3 Bourgogne Franche-Comté. Comment les agriculteurs peuvent-ils changer leurs pratiques, pour assurer la transition vers l'agroécologie ou pour se passer de glyphosate ?

Résumé

Comment les agriculteurs peuvent-ils changer leurs pratiques, pour assurer la transition vers l'agroécologie ou pour se passer de glyphosate ? C'est pour répondre à ce défi que l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) de Dijon a lancé, il y a un an et demie, une plateforme expérimentale pour tenter de trouver des solutions et prendre les risques à la place des agriculteurs. Le 20 novembre dernier, cette expérimentation a été présentée aux agriculteurs, aux professionnels et aux chercheurs venus de toute la France qui ont participé à l'élaboration de ce projet. Avec Mathieu Barraux. Agriculteur à Annoire (Jura). Stéphane Cordeau, chercheur INRA, animateur plateforme CA-SYS. Philippe Koehl , coopérative Interval Violaine Deytieux, ingénieur de recherche INRA animateur plateforme CA-SYS. Pascal Farcy, Technicien de recherche INRA. Images de drones : INRA Bourgogne-Franche-Comté : Rodolphe Hugard et Guillaume Poussou. Un reportage de I.Brunnarius, L.Brocard, S.Linozzi, M.Bensmaïl La ferme expérimentale de l’INRA de Dijon est la première plateforme de l’organisme de recherche à avoir converti l’ensemble de ses parcelles, soit 125 hectares, selon les principes de l’agroécologie, sans phytosanitaires, avec ou sans labour. Avec la présentation de ce projet, on comprend qu’avec l’agriculture, la dimension du temps est tout autre que celle des décisions politiques. " Ce sont des essais dits « système » qui expérimente sur le long-terme une combinaison de pratiques agroécologiques, et des essais dits « factoriel », ne testant que certaines combinaisons « toutes choses égales par ailleurs ». L’originalité de CA-SYS c’est d’imbriquer dans les mêmes parcelles ces deux types d’essais. "précise Stéphane Cordeau. Le principal enjeu de cette expérimentation est d’aider des agriculteurs à sortir d’une impasse. En France, comme dans le monde, de plus en plus d’agriculteurs choisissent de ne plus labourer. Certains même ont abandonné tout travail du sol. Ils sèment directement. Cette agriculture dite de conservation des sols favorise la "biodiversité" des sols. Fini les champs nus, ils sont couverts par des espèces végétales qui, après avoir gelées, laissent la place à la culture qui sera récoltée. L’agriculteur change également régulièrement de cultures et la terre s’enrichit naturellement. Ces techniques appelées « semis direct sous couvert » ne concerneraient, selon un article de nos confères du Monde "dans sa forme la plus aboutie, que 2 % des agriculteurs et 4 % de la surface des grandes cultures". Mais, ces systèmes en « semis-direct permanent » sont « aujourd’hui dans l’impasse technique si on souhaite les conduire sans pesticides, et notamment sans glyphosate » explique l’INRA. L’objectif de cette expérimentation à grande échelle est donc de prendre des risques à la place des agriculteurs en "testant deux systèmes sans labour et sans glyphosate, l’un en semis-direct permanent, l’autre autorisant cette fois-ci, un unique léger travail de la terre avant de semer." précise Stéphane Cordeau. Il faudra attendre plusieurs années "pour voir les pleins effets de ces pratiques, mais pas pour engager la discussion sur des pistes d’actions avec des agriculteurs. Les systèmes testés prévoient des rotations de cultures pendant six ou douze ans, mais toutes les cultures sont présentes chaque année" affirme l'INRA. Chaque année, les chercheurs de l’INRA ont prévu de faire le point sur leurs résultats pour permettre aux agriculteurs d’intégrer au plus vite cette transition agroécologique. L'expérimentation de l'INRA sera utile, elle risque d'être cependant en décalage avec les calendriers de la société civile et celui du gouvernement. Le Premier Ministre, Edouard Philippe, a annoncé l’abandon des principaux usages du glyphosate au 1er janvier 2021, et de tous ses usages au 1er janvier 2023. Il faudra attendre plusieurs années Et, cette semaine, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient d'annoncer que 36 produits phytosanitaires à base de glyphosate ne pourront plus être utilisés en France à compter de fin 2020. L’Anses précise que quatre autres produits contenant cette molécule herbicide n'ont pas eu leur autorisation de mise sur le marché, "les données fournies par les industriels ne permettant pas de statuer sur leur éventuelle génotoxicité".
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03218944 , version 1 (06-05-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03218944 , version 1

Citer

Mathieu Barraux,, Stéphane Cordeau, Philippe Koehl, Violaine Deytieux, Pascal Farcy. Reportage France 3 Bourgogne Franche-Comté. Comment les agriculteurs peuvent-ils changer leurs pratiques, pour assurer la transition vers l'agroécologie ou pour se passer de glyphosate ?. Comment les agriculteurs peuvent-ils changer leurs pratiques, pour assurer la transition vers l'agroécologie ou pour se passer de glyphosate ?, 2019. ⟨hal-03218944⟩
42 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More