Rien de plus complexe à analyser tant pour son origine que pour ses impacts que la pandémie actuelle de la COVID-19. Rien n’est pourtant plus indispensable pour orienter en amont le choix des politiques publiques, comme ceux des acteurs économiques et des consommateurs, une fois l’urgence passée. À cette fin, nous mobilisons le concept de « santé globale », combinant la santé du Vivant (humain, animal, végétal) et celle de son habitat (sols, écosystèmes, planète). Nous identifierons les politiques publiques ainsi que les actions collectives et individuelles à coordonner pour articuler une nécessaire transition de l’agriculture, de l’alimentation et des chaînes de valeur. Depuis une dizaine d’années, des scientifiques alertent sur le risque de crises systémiques liées à notre système alimentaire caractérisé par une globalisation et industrialisation de l’agriculture, de la transformation et de la distribution, ainsi qu’une occidentalisation de l’alimentation (Willett et al., 2019). Ces dynamiques ont accru le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et les pollutions (fig. 1. partie supérieure), ainsi que les interactions épidémiologiques entre la faune et le bétail et donc le risque de zoonose (fig. 1. partie gauche). Les santés humaine et animale sont aussi menacées par le développement de maladies chroniques, la sensibilité aux maladies infectieuses et la résistance aux antimicrobiens (fig. 1. partie droite). On constate une mondialisation croissante des risques sanitaires et l’importance de l’interface homme-animal-écosystème dans l’évolution et l’émergence des pathogènes…