BIOBOT : Evaluation de produits de biocontrôle contre la pourriture grise (B. cinerea) au vignoble
Résumé
La pourriture grise (B.cinerea) est une maladie de la vigne qui affecte la vendange de façon quantitative et qualitative. La lutte fongicide classique utilise des traitements à stades préalablement fixés en saison (floraison, fermeture de la grappe et/ou début véraison) pour limiter l’apparition des symptômes lors des dernières semaines, voire jours avant récolte. Cette lutte présente des inconvénients tels que le profil toxicologique et éco-toxicologique de ces produits et surtout la génération de résidus phytosanitaires dans les vins. Depuis quelques années, le statut « Biocontrôle » a fait émerger quelques produits de protection alternatifs avec un profil à faible risque, homologués contre la pourriture grise. Ces produits présentent des origines et des modes d’action divers : i) micro-organismes vivants (bactéries, champignons) agissant par compétition spatiale / nutritive et/ou antibiose; ii) des produits d’origine naturelle à action physique (choc osmotique) ou fongicide directe. Malgré ce panel disponible, les évaluations et comparatifs d'efficacité sont peu répandus, ainsi que des exemples d’emploi optimisés au vignoble.
En Aquitaine, des projets collaboratifs (INRA, IFV, CA33) de 2014 à 2017 ont fait intervenir différents dispositifs, tels des réseaux ou des plateformes d’essai, pour obtenir plus d’informations sur ces produits et tenter de proposer aux viticulteurs des emplois optimisés et stratégies efficaces contre B.cinerea. Les résultats confirment que les produits à base de micro-organismes vivants présentent des efficacités très variables et irrégulières selon les millésimes et les sites d’essai. Pour les substances naturelles, l’Armicarb (Bicarbonate de potassium) se détache comme le meilleur candidat, avec des différences régulières quand il est comparé au témoin non traité. Néanmoins les taux d’efficacité sont faibles à moyens.
Cependant le bicontrôle du Botrytis au vignoble pose de nombreuses questions. En lien d’abord à l’épidémiologie complexe du Botrytis avec de nombreux facteurs influençant le développement du champignon en saison. L’utilisation d’un indice de développement du Botrytis (INRA) basé sur la climatologie à partir de la véraison pourrait permettre de mieux positionner les produits de biocontrôle. De plus, la nature même des produits de biocontrôle testés et leur mode d’action restent trop mal connus. L’implantation de micro-organismes au vignoble soulève également les problématiques de survie en lien aux conditions climatiques, d’interaction avec les autres traitements de l’itinéraire, de cinétique de développement face à B. cinerea.
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