Les sols constituent un système complexe encore méconnu et trop peu considéré par l’ensemble des citoyens, des décideurs et des aménageurs du territoire lors de la prise de décisions touchant à notre environnement. Les sols jouent pourtant un rôle clef dans le fonctionnement des écosystèmes et supportent de nombreux services écosystémiques (services d’approvisionnement, les services de régulation, les services culturels et les services d’auto-entretien). Les problématiques environnementales et socio-économiques actuelles (protection des sols et des réserves en eau, maintien d’une production agricole de qualité, etc.) nécessitent d’ailleurs de plus en plus l’étude de ces systèmes complexes, et ce à différentes échelles. La variabilité des propriétés des sols, dans l’espace et dans le temps, rend leur étude difficile voire coûteuse, notamment lorsqu’il est nécessaire de les observer de manière non destructive. La structure des sols, i.e. l’organisation des agrégats et des pores, conditionne le stockage et le transport d’eau et de gaz dans le sol, et détermine donc fortement l’environnement physique et chimique des organismes du sol (plantes, micro et macro-organismes). C’est donc une propriété déterminante lorsque l’on considère la préservation de la qualité des différents compartiments de notre environnement (hydrosphère, atmosphère, pédosphère, biosphère). Les sols présentent des structures diverses, qui dépendent des propriétés des particules minérales et organiques qui les composent (nature, taille, forme, nombre) et évoluent dans le temps sous l’impact de différents facteurs en interaction (climat, activités humaines, activités de la flore et de la faune, des processus physico-chimiques). La structure du sol est donc une propriété déterminante lorsque l’on considère la préservation de la qualité des différents compartiments de notre environnement. L’étude de la structure du sol et de sa dynamique, en lien avec ses conséquences sur le fonctionnement physique du sol, constituent donc aujourd’hui un enjeu majeur. Cette thématique est un des axes de recherche de l’UR SOLS (INRAE, Orléans), où sont menés des travaux sur la caractérisation de la structure du sol et de sa dynamique, notamment pour évaluer son rôle dans les émissions de gaz à effet de serre tels que le N2O ou les transferts d’eau. Dans ce contexte, des méthodes d’étude non destructives sont nécessaires et la mise en œuvre de techniques d‘imagerie, permettant d’étudier les composants des sols et leurs structures à différentes échelles, est essentielle. Nous vous présenterons donc les travaux réalisés à l’UR SOLS mettant à profit des techniques d’imageries pour travailler à élucider les liens entre structure et fonctionnement du sol.