Aimer le vin, pratiques de la perception
Abstract
L'analyse sociologique de Baudrillard puis Bourdieu, a opposé à des déterminations technologiques, matérielles et physiologiques, les déterminations sociologiques qui forment nos goûts et conduisent à nous faire aimer ce que nous consommons tout en pensant consommer ce que nous aimons. Si la détermination sociologique des goûts a marqué une étape importante dans leur compréhension, il reste que dans le cas d'une détermination technologique-un composition particulière du bon produitcomme dans le cas « sociologique »-une répartition inégale du capital généralisé pour reprendre les thèses de Bourdieu-les acteurs « subissent » leurs goûts. L'étude des comportements d'amateur montre au contraire que ces derniers ont un comportement particulièrement actif dans la production de leurs goûts. Il existe différentes manières d'aimer le vin ; non au pas au sens de goût différents pour le vin, mais bien au sens de pratiques différentes d'amour du vin. Nous nous appuyons sur une analyse empirique des pratiques des amateurs de vins. Mettant en parallèle deux cas de ces pratiques, nous montrons comment deux différentes manières de pratiquer l'amour du vin et de penser les meilleurs conditions du plaisir à ressentir conduisent à produire des formes d'amateurisme différentes. Selon les procédures utilisées par les amateurs pour qualifier leur goût et le goût des produits qu'ils aiment, selon les pratiques qu'ils mettent oeuvre pour aimer le vin, leur relation au vin, leurs goûts et surtout la dynamique de l'évolution des goûts seront très différents. Cette communication s'attache donc à montrer comment les pratiques de perception qui découlent de ces différentes formes d'aimer contribuent à former des goûts des amateurs et le goût des choses.
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