La banane plantain, Musa Paradisiaca pourrait être une des composantes importantes de la reconquête de la sécurité alimentaire aux Antilles. Comme pour la banane dessert (Musa acuminata var. Cavendish), sa production est menacée par de nombreux parasites telluriques comme les charançons (Cosmopolites sordidus), qui réduisent les rendements et affectent la pérennité des plantations. Face au scandale de la chlordécone et aux contraintes réglementaires, une des alternatives prioritaires pour le contrôle de ces parasites est la prophylaxie qui repose sur la capacité de produire des plants sains. En Guadeloupe, plusieurs options sont disponibles avec (i) les vitroplants de banane blanche (variété majoritaire en Guadeloupe), importés depuis l’Hexagone, (ii) la production de plants selon la technique du PIF (Plants Issus de Fragment de tige) développée au Cameroun, ou (iii) le nettoyage mécanique (parage) couplé à un nettoyage chimique (pralinage). Ces innovations sont diversement saisies par les producteurs selon des dynamiques de diffusion relativement peu/pas documentées. Nos travaux visent à comprendre le rôle du système d’innovation dans la diffusion de prophylaxiques dans le système banane plantain en Guadeloupe. Pour ce faire, nous avons adopté une méthode de recherche mixte et mené des enquêtes semi-directives ainsi qu’une analyse des réseaux sociaux auprès de 61 producteurs de plantains appartenant à 6 types différents et répartis sur tout le territoire. Nous avons en particulier caractérisé les en vigueur en identifiant les différents flux de connaissances, de matériel et financiers existants entre les agriculteurs et les autres acteurs du système d’innovation (recherche, conseil, etc.) en lien avec ces innovations. Nos résultats montrent que plus qu’une solution unique, un panel d’innovations pourrait permettre de répondre au besoin de territorialisation des pratiques agricoles dans le contexte de la transition agroécologique.