La pollution diffuse des eaux douces par les nitrates fait partie des préoccupations majeures des gouvernements. En milieu agricole, les vitesses de transfert des nitrates sont plus importantes en présence d’un système de drainage artificiel. Cela conduit généralement à une augmentation des exportations d’azote minéral vers les cours d’eau et nappes phréatiques. Le développement récent d’un modèle conceptuel permettant à la fois, l’estimation des reliquats azotés en entrée d’hiver (REH) et la simulation des flux et concentrations en nitrate en parcelles agricoles drainées (SIDRA-N) a fait l’objet d’une validation sur un seul site en France (Rampillon, 355 ha). La présente étude permet l’évaluation de la robustesse spatiotemporelle du modèle SIDRA-N sur trois sites différents (La Jaillière, 1 ha ; Gobard, 36 ha et Rampillon, 355 ha). L’objectif est en premier lieu de tester le fonctionnement du modèle sur chaque site puis de proposer un jeu de paramètres d’entrée unique et générique à l’ensemble des sites étudiés. Nous avons constaté que l’estimation des REH est plus précise sur le site de la Jaillière qui englobe la plus faible superficie (1 ha). Ce résultat pourrait être expliqué par une potentielle perte d’information liée à la prise en compte des valeurs moyennes des reliquats mesurés (REH) pour les sites de Gobard et Rampillon. En outre, des performances élevées ont été obtenues lors de la modélisation des flux et des concentrations en nitrate sur les trois sites. Ces performances sont majoritairement préservées suite à l’utilisation d’un jeu de paramètres générique à l’ensemble des sites. Finalement, nous avons pu définir un jeu de paramètre unique et robuste permettant de bien reproduire le transfert des nitrates sur l’ensemble des sites étudiés et cela malgré le fort contraste constaté sur la dynamique des exportations, la superficie des parcelles et les rotations culturales en place.