Sécheresse, aléa, risque, dépérissement, mortalité, vulnérabilité ou résilience … Ces notions complexes sont utilisées couramment dans le langage des forestiers mais méritent une définition partagée, afin de bien décomposer et comprendre les phénomènes auxquels ont été exposées les forêts en crise sylvo-sanitaire. Une crise intervient lorsque le risque potentiel s’est réalisé, et ce sont les conditions de cette réalisation qu’il convient de comprendre. Ces définitions s’appuieront sur un cadre partagé d’analyse de risque climatique pour les systèmes naturels et humains utilisé par le GIEC en 2014. Ces concepts présentent aussi des difficultés de métrique, et leur usage reste, pour cette raison, souvent trop peu quantitatif. Ceci peut conduire à des confusions d’interprétation entre vulnérabilité et intensité de l’aléa, en particulier dans le cas de la sécheresse dont l’intensité varie entre peuplements ou entre année. Pourtant, une décomposition des aléas, des enjeux et de la vulnérabilité dans chaque situation de crise sanitaire en forêt permet d’identifier les bons leviers d’action pour gérer la crise à court terme et adapter la gestion forestière pour l’après crise. Un meilleur diagnostic des potentialités, des vulnérabilités face aux aléas biotiques et abiotiques éclaire la réflexion pour adapter les itinéraires sylvicoles des peuplements survivants ou reconstruire le cas échéant des peuplements moins vulnérables. Le cadre générique proposé par le GIEC permet également de réfléchir à un espace de solutions qui peut se décliner pour les crises sanitaires en forêt, en incluant l’ensemble des acteurs du socio-écosystème, producteur, filière et société.