Dans la région méditerranéenne, le changement climatique a des impacts majeurs sur la viticulture et l’agriculture : d’un côté, les températures plus élevées favorisent l’évapotranspiration et augmentent les besoins en eau des activités agricoles ; d’un autre côté, les ressources en eau se raréfient en raison de la réduction et de la modification de la répartition des précipitations, alors que la croissance démographique et urbaine en accentue aussi la demande. Face à cette « double peine », les viticulteurs et les agriculteurs expriment des demandes fortes de solutions pour s’adapter. Dans les espaces irrigués, il faut envisager de nouveaux systèmes de production, plus résilients et plus performants en termes de gestion de l’eau en tenant compte de l’évolution des autres usages sur le territoire. Le changement climatique appelle donc les agriculteurs à innover avec des approches plus systémiques, territoriales, prospectives et ouvertes aux autres acteurs concernés par la ressource en eau. La communication s’appuie sur les recherches conduites dans le cadre des projets LACCAVE, sur l’adaptation de la viticulture au changement climatique, et TALANOA à l’échelle du bassin versant de l'Aude aval et médiane (3288 km2) débouchant sur la Méditerranée. L'utilisation des terres agricoles y est dominée par la production de vin (60 % de la surface agricole et 90 % de la surface irriguée) et les effets du changement climatique sont déjà très sensibles, et surtout préoccupants au vu des premières simulations climatiques (baisse de 30% de l’eau disponible en 2050). La démarche engagée par le projet TALANOA s’appuie à la fois sur les acteurs de ce territoire – qui sont mobilisés lors d’ateliers participatifs – et sur l’analyse et la modélisation par les chercheurs de son fonctionnement hydraulique et de son agriculture. L’objectif est d'organiser un dialogue multi-acteurs en recourant à un exercice de prospective et à un jeu sérieux pour identifier des stratégies adaptées à la crise climatique.