Les pesticides posent des problèmes majeurs pour notre santé et notre environnement, ce qui pousse le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire à agir et à lancer un plan : le plan Ecophyto en 2009. Ce plan est prévu dans le cadre d’une obligation européenne visant à réduire l’usage de produits phytopharmaceutiques pour atteindre une utilisation compatible avec le développement durable. Ce plan finance de nombreux projets en lien avec cette perspective et parmi eux se trouve la mise en place du réseau DEPHY. Le réseau DEPHY est un réseau d’agriculteurs s’engageant à réduire leur utilisation de produits chimiques et à être guidé par des ingénieurs pour y parvenir. Ce réseau récolte chaque année de nombreuses données dans une base nommée « Agrosyst », administrée par l’Institut de la Recherche en Agronomie, Alimentaire et Environnement (INRAE) dans lequel j’ai effectué ce stage. Au sein de cette base, j’ai été plus spécifiquement chargée d’extraire les données concernant le maraîchage et de les mettre en forme pour étudier l’emploi des pesticides et leur évolution selon les différentes espèces et les grands bassins de production français. Nous avons dans un premier temps identifiée les cultures les plus présentes par région dans le réseau et celles qui étaient les plus gourmandes en pesticides, et dans un second temps avons pu analyser les différentes pratiques mises en place en vue d’une réduction de leur usage. Nous avons ainsi pu constater entre autres que les maraîchers réussissaient à réduire leur consommation de produits chimiques dans une certaine mesure, mais rencontrent une difficulté à aller au-delà d’un certain seuil. Aussi dans certaines cultures on note un très faible recours aux moyens alternatifs de lutte biologique, ce qui pose la question de leur disponibilité face à certains ravageurs : les travaux de recherche-développement doivent absolument se poursuivre ou s’intensifier si l’on désire aller plus loin.