Impact of latex production on the mechanical behavior of rubber trees trunks. Case of 2 clones.
Impact de la saignée sur le comportement mécanique des troncs de deux clones d'hévéa
Abstract
L’hévéa (Hevea brasiliensis) ou arbre à caoutchouc est la principale source de production de latex naturel répondant à la plupart des besoins mondiaux en caoutchouc. L’hévéaculture représente à ce jour près de 15 millions d’hectares de plantation à travers le monde, pour une production de plus 14 millions de tonnes. Pour récolter le latex, on utilise la méthode dite de la « saignée » qui consiste à sectionner les cellules laticifères situées en-dessous de l’écorce afin de laisser couler le latex. Cette production est fortement impactée par la sensibilité de certains clones à la casse au vent (Nicolas 1990) qui entraine la réduction du nombre d’arbres exploitables dans les plantations. On estime à près de 40% les pertes dues à la casse au vent des arbres sur une période de 30 ans correspondant à la durée d’exploitation d’une plantation (Clément-Demange et al 1995). Ces pertes tendent à être accentuées par la mise en saignée des arbres. En effet, ce protocole génère un puits de carbone additionnel pour l’arbre et a pour conséquence la réduction de la croissance de ce dernier (Gohet 1996, Silpi et al 2006). On explique souvent les différences de sensibilité à la casse au vent des clones d’hévéa par la compétition entre la production de latex et la croissance (Silpi et al 2006). En d’autres termes, les métabolismes de l’arbre destinés à la croissance sont détournés afin de compenser la production intense et répétée de latex induite par la saignée. Il s’en suit une très forte réduction de la croissance radiale de l’arbre comparativement à la croissance en hauteur qui est moins affectée (Fourcaud et al 1998). Ainsi, les réponses de croissance se traduisent par une modification du rapport entre croissance radiale et croissance en hauteur, impactant le comportement mécanique de la tige (Petty et Swain 1985). Il faut de plus ajouter que le critère de mise en exploitation qui est basé sur une circonférence des arbres de 50 cm à 1 mètre du sol, peut constituer un facteur de vulnérabilité face au risque de casse pour certains clones. Cette norme ne tient pas compte de la vitesse de croissance propre à chaque clone, certain pouvant atteindre cette circonférence tout en produisant du bois avec de faible propriétés mécaniques (Engonga et al 2024). Cette inadéquation entre le critère de mise en saignée et les caractéristiques mécaniques l’arbre peut ainsi accroitre la sensibilité de certains clones à la casse au vent. Dans le cadre de ce travail, on s’intéresse aux conséquences de la saignée sur le comportement mécanique des arbres et le bénéfice en termes de sensibilité à la casse que pourrait avoir de retarder celle-ci. Pour ce faire, nous avons mis en place une expérimentation dit de « retard de la saignée ou retard d’exploitation ». Ce dispositif a été couplé à des essais mécaniques de flexion sur pied pour évaluer la rigidité de flexion (EI) et le module d’élasticité (MOE) des arbres au terme de la période de retard.
Origin | Files produced by the author(s) |
---|