Il y a aujourd'hui un large consensus sociétal autour du déclin global de la biodiversité et de l'insuffisance des réponses apportées pour l'enrayer. Pour convaincre de l'urgence d'agir, il faut (1) quantifier de manière irréfutable l'ampleur de cette érosion, (2) en identifier les causes et (3) développer des scénarios d'évolution de la biodiversité selon différentes hypothèses de changements environnementaux et sociétaux. Le premier point nécessite la mise au point de protocoles robustes et de stratégies d'échantillonnage de la biodiversité ; souvent, il convient de corriger les mesures brutes. Le second point implique d'évaluer la magnitude des effets d'un maximum de pressions, en adoptant la vision la plus large de la biodiversité et différentes échelles de temps et d'espace. Le dernier point fait largement appel à la modélisation intégrant des allers retours entre les modèles et les observations. Ces différents points seront illustrés par des travaux portant sur les communautés animales et végétales forestières dans les forêts gérées métropolitaine. Au-delà de la mise en évidence de facteurs qui influencent la qualité de la mesure de biodiversité, ces travaux révèlent l'insuffisance des dispositifs actuels pour quantifier la dynamique de la biodiversité forestière. L'analyse des pressions exercées par la gestion et la fragmentation forestières ou encore par les populations d'ongulés suggère une forte résistance de la biodiversité ordinaire à ces facteurs. Enfin, une approche de scénarios de biodiversité à l'échelle régionale est évoquée comme piste de recherche.