Influence of spatial organization and herbivory pressure on fertility and productivity transfers agro-sylvo-pastoral systems
Influence de l'organisation spatiale et de la pression d'herbivorie sur les transferts de fertilité et la productivité des systèmes agro-sylvo-pastoraux - approche écologique de questions agronomiques par l'utilisation de modèles mathématiques
Résumé
The sustainability of agro-ecosystem functioning and the management of the associated ecosystem services is one of the
major challenges of agronomic and environmental sciences. West African agro-sylvo-pastoral systems (WA-ASPS), which
have been studied by the scientific community for a long time, offer an interesting case study. Traditionally, the fertility of
these agro-ecosystems relies on a very high rate of nutrient recycling within the agro-ecosystem maintained by both fallowing
and livestock induced nutrient transfers.
Socio-economic and demographic pressures lead to major changes in the spatial and temporal organization of WA-ASPS
and in the associated agricultural practices, including those related to livestock. In this thesis, we are interested in the
impact of these changes on crop and meat production at the scale of the agro-ecosystem. We chose to study ASPS by
developing and analysing mathematical models using the ecological concept of meta-ecosystems. In each of the three models
proposed, we tried to represent the ASPS as simply as possible, by including the key biogeochemical mechanisms (plant
growth, mineralization, leaching, deposition...) and the agricultural practices of interest. The aim was both to understand
how mechanisms interact according to the practices and to identify emerging properties at the scale of the agro-ecosystem.
Each model was developed to study the effect of a limited number of agricultural practices on the organization of spatial
components or on the connectivity between spatial components.
In the first part of this work, we studied the influence of the structure of the WA-ASPS on the agricultural production of
these systems. In the model, four interconnected subsystems are represented: the compound ring, the bush ring, the savanna
and the dwellings. The year is decomposed in two seasons: the dry and the rain seasons, the dynamic of the system being
different for each season. With this model, we studied the influence of three driving-forces on the crop production: (1) the
rotation duration and duration of fallows within rotations, (2) the proportion of the agro-ecosystem surface allocated to the
different cropland areas (compound/bush) and (3) the presence/absence of livestock in the agro-ecosystem. The results of
this work highlight the ecosystem services provided by the savanna, the role of livestock as a “nutrient pump” from rangeland
to cropland and the interactions between livestock effects and fallow effects on nutrient fluxes. In the second part, we used
tools provided by control theory to take into account the variability over time of agricultural practices. We showed that
by varying the herbivory pressure over time in an appropriate way, an additional gain in production is possible (compared
to the one obtained with a constant herbivory pressure) for the same amount of nutrients transferred from rangelands to
croplands. In the last part of this work, the multi-criteria optimization of the functioning of the agro-ecosystem makes it
possible to address the complexity of the objectives of WA-ASPS as a production system and to take into account risks
management in these systems. Our results highlight that trade-offs between crop and animal production may be linked to
the choice of crops. Our results also show that external sources of nutrients can lead to an increase of productions, but that
their efficiency decreases as their quantity increases.
At the interface between ecology and agronomy, and by using tools from other fields, this modelling work offers new
perspectives for optimizing crop production and fertility management in ASPS.
La durabilité du fonctionnement des agro-écosystèmes et la gestion des services écosystémiques associés représente un
des enjeux majeurs des sciences agronomiques et environnementales. Les systèmes agro-sylvo-pastoraux d’Afrique de l’Ouest
(SASP-AO), étudiés depuis longtemps par la communauté scientifique, offrent un cas d’étude pertinent. La fertilité de ces
agro-écosystèmes repose traditionnellement sur un taux de recyclage des nutriments très élevé au sein de l’agro-écosystème
via la pratique de la jachère et des transferts de nutriments par les mouvements du bétail. Les SASP-AO sont soumis à des
pressions socioéconomiques et démographiques importantes qui entrainent une modification de leur organisation spatiotem-
porelle et des pratiques agricoles, notamment celles relatives à l’élevage. Dans cette thèse, nous nous sommes intéressés
à l’impact de ces modifications sur la production végétale et animale à l’échelle de l’agro-écosystème. Nous avons choisi
d’étudier les SASP en développant et analysant des modèles mathématiques de type méta-écosystème. Dans chacun des
trois modèles proposés, nous avons cherché à représenter un SASP le plus simplement possible, en incluant les mécanismes
biogéochimiques les plus importants (croissance des plantes, minéralisation, lessivage, dépositions. . . ) et les pratiques agri-
coles d’intérêt. L’objectif était à la fois de comprendre comment ces mécanismes interagissent en fonction des pratiques et
d’identifier des propriétés émergentes à l’échelle de l’agro-écosystème. Chacun des modèles a été développé pour étudier
l’effet d’un nombre limité de pratiques agricoles portant sur l’organisation des composantes spatiales ou sur la connectivité
entre les composantes spatiales.
Dans la première partie de cette thèse, nous avons étudié l’influence de la structure des SASP-AO sur la production
agricole de ces systèmes. Dans le modèle, quatre sous-systèmes interconnectés sont représentés : l’auréole de case, l’auréole
de brousse, la savane et le village. Le modèle est de plus saisonnalisé, la dynamique de la saison sèche étant différente de
celle de la saison humide. Avec ce modèle, nous avons étudié l’influence de trois leviers : (1) la durée de rotation et la
durée des jachères dans les rotations, (2) la proportion de surface allouée aux différentes zones cultivées (case/brousse) de
l’agro-écosystème et (3) la présence/absence du bétail dans l’agro-écosystème. Les résultats issus de ces travaux ont mis en
évidence les services écosystémiques fournis par la savane, le rôle de du bétail comme « pompe à nutriments » des zones
de pâturage vers les zones cultivées et les interactions entre les effets du bétail et les effets de la jachère sur les flux de
nutriments. Dans la seconde partie, nous avons utilisé des outils fournis par la théorie du contrôle afin de tenir compte de la
variabilité dans le temps des pratiques agricoles. Nous avons ainsi montré qu’en faisant varier la pression d’herbivorie dans
le temps de manière adéquate, un gain supplémentaire de production est possible (par rapport à une pression d’herbivorie
constante) pour une même quantité de nutriments transférée des pâturages vers les cultures. Dans la dernière partie de ce
travail, l’optimisation multicritère du fonctionnement de l’agro-écosystème permet d’aborder la complexité des objectifs des
SASP-AO comme système de production et de prendre en compte la gestion des risques dans ces systèmes. Nos résultats
mettent en avant que les compromis entre production végétale et animale peuvent être intiment liés au choix des plantes
cultivées. Nos résultats montrent également que les sources extérieures de nutriments peuvent permettre d’augmenter les
productions, mais que leur efficience diminue quand leur quantité augmente
À l’interface entre écologie et agronomie, et grâce à l’utilisation conjointe d’outils issus d’autres disciplines, ces travaux
de modélisation offrent de nouvelles perspectives pour l’optimisation de la production végétale et la gestion de la fertilité
dans les SASP.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|