Contribution des phytases bactériennes à l'adaptation de Phaseolus vulgaris à la faible disponibilité en phosphore en sols méditerranéens
Résumé
Le phosphore (P) est souvent l’un des éléments les plus limitant pour la croissance des plantes du fait qu’il est peu mobile et le plus inaccessible dans les sols, spécialement dans les sols calcaires méditerranéens où sa rétention est élevée. Cette déficience en P affecte plus particulièrement les légumineuses à cause de la fixation symbiotique de l’azote qui consomme plus d’énergie que l’assimilation minérale. Ainsi des carences en P apparaissent au sein des cultures. Elles peuvent être levées avec des apports de fertilisants dérivés du phosphate. Mais ce n’est pas une ressource renouvelable. Dans ce contexte, nos objectifs ont été d'isoler et de caractériser la communauté bactérienne fonctionnelle du sol qui permet la minéralisation du phytate, forme majoritaire du P organique, en P minéral, forme assimilée par les plantes dans la rhizosphère du haricot. Les relations entre la croissance des plantes sous déficience en P, la mobilisation des bactéries dans leur rhizosphère et l’activité phytase ont été étudiées aux champs ou en conditions contrôlées. La densité de cette communauté fonctionnelle dans la rhizosphère du haricot est plus importante dans les environnements où le P est plus limitant L'activité phytase a confirmé la capacité de ces isolats à minéraliser le phytate. Cette communauté fonctionnelle apparait diversifiée dans les genres bactériens Pseudomonas, Pantoea, Enterobacter et Salmonella. La RT-PCR in situ de gènes phytase BPP a montré la localisation des bactéries sur les racines avec un signal intense sur l'extrémité des racines. L’ensemble de ces résultats met en évidence que la communauté bactérienne fonctionnelle minéralisant le phytate apparaît stimulée en condition de déficience en P. Ils suggèrent de nouvelles perspectives pour améliorer l’utilisation du P organique pour la nutrition phosphatée des légumineuses