Prévention par les acides gras alimentaires des conséquences cardiaques d'une augmentation de la pression sanguine - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2001

Prévention par les acides gras alimentaires des conséquences cardiaques d'une augmentation de la pression sanguine

Delphine Rousseau

Résumé

Cardiovascular diseases (CVD) represent a major cause of mortality in developed countries. Hypertension (HTA), which affects more than 20 % of the population, is one of the most frequent and currently treated risk factor. A large part of the factors leading to HTA can be modified by the diet, and particularly by fatty acids. This study was intended to evaluate the efficiency of a dietary n-3 PUFA supplement (either as eicosapentaenoic, EPA, or as docosahexaenoic acid, DHA) in preventing the rise in blood pressure, its cardiac consequences, and the interaction with classical pharmaceutical treatment. The experiments were carried out in hypertension from 3 distinct etiologies: (1) « fructose » rats (central hypertension associated to insulin resistance); (2) Goldblatt 2K1C rats (peripheral reno-vascular hypertension); (3) SHR rats (genetic familial hypertension). The pharmaceutical treatment was adapted by the use of either an IEC (perindopril) or imidazoline receptor agonist (rilmenidine). The cardiovascular function was investigated by telemetry. In the 3 models, hypertension was associated with a reduction of cardiac n-3 PUFAs in the animals fed a control diet. This reduced n-3 PUFA status in cardiac membranes is a risk factor that was reported in diabetes but appears also in hypertension since we could observe it in 2K1C et SHR. The dietary n-3 PUFA supplement balanced the n-3 PUFA cardiac status. Both EPA and DHA prevented blood pressure increase, although this effect was etiology-dependant in the EPA group. The continuous recording of heart rate and ECG allowed the demonstration that dietary DHA is able to induce a -blocker-like effect in vivo, as already suggested by in vitro studies. DHA appears thus to prevent both hypertension and its cardiac consequences, namely rate and repolarization (through the QT). The n-3 PUFAs incorporated in the tissues did interact with pharmaceutical treatments, but only at the lower doses, which cannot allow the normalization of blood pressure. In conclusion, these results support the hypothesis that a n-3 PUFA dietary supplement is a valuable strategy in the prevention of the cardiovascular diseases associated to hypertension.
Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent encore une cause majeure de mortalité dans les pays industrialisés. L’hypertension artérielle (HTA) représente le facteur de risque de MCV le plus fréquemment rencontré et traité, affectant plus de 20 % de la population. La majorité des facteurs induisant l’HTA peuvent être modifiés par l’alimentation, et en particulier par les acides gras. Cette étude a eu pour objectif d’évaluer l’effet d’un apport alimentaire en AGPI n-3, soit acide eicosapentanénoïque (EPA) soit acide docosahexaénoïque (DHA) sur la prévention de l’HTA, et l’interaction avec le traitement hypotenseur. Nous avons abordé 3 étiologies d’hypertension : (1) le rat « fructose » (HTA centrale liée à l’insulino-résistance) ; (2) le rat Goldblatt 2K1C (HTA périphérique rénovasculaire); (3) le rat SHR (HTA essentielle génétique). Le traitement pharmacologique adapté aux étiologies variées a été réalisé soit par un IEC (périndopril) soit par un agoniste des récepteurs à imidazoline (rilmenidine). L’exploration fonctionnelle des paramètres cardiovasculaires a été réalisée par télémétrie implantée. Dans les trois modèles, l’HTA est associée à une diminution des AGPI n-3 cardiaques chez les animaux recevant le régime témoin. Cette baisse du statut en AGPI n-3 des membranes est un facteur de risque qui a été attribué au diabète, mais touche aussi l’HTA puisque nous l’avons observée dans les modèles 2K1C et SHR. L’apport alimentaire en EPA ou DHA a compensé cette baisse du statut cardiaque en AGPI n-3. Les AGPI n-3 ont exercé un effet anti-hypertenseur et non hypotenseur, constant dans le lot DHA mais dépendant de l’étiologie dans le lot EPA. L’analyse en continu du rythme cardiaque et de l’ECG a permis de démontrer in vivo chez les rats hypertendus, l’effet cardiaque du DHA, comparable à un effet de type -bloquant, qui avait déjà été rapporté in vitro. Le DHA apparaît donc susceptible de prévenir l’hypertension et ses conséquences cardiaques en termes de fréquence et de repolarisation ventriculaire. Enfin, les AGPI n-3 incorporés dans les tissus peuvent interagir avec les traitements pharmacologiques, mais seulement aux doses faibles ne permettant pas une normalisation de la pression artérielle. Ces résultats confirment l’hypothèse qu’une supplémentation modérée en AGPI n-3 constitue une stratégie prometteuse dans la prévention des MCV liées à l’hypertension.
Fichier non déposé

Dates et versions

tel-02832146 , version 1 (07-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02832146 , version 1
  • PRODINRA : 362238

Citer

Delphine Rousseau. Prévention par les acides gras alimentaires des conséquences cardiaques d'une augmentation de la pression sanguine. Alimentation et Nutrition. Université de Bourgogne, 2001. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02832146⟩

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