Depuis 1950, la France a vu disparaître plus de 5 millions d'hectares de surfaces anciennement cultivées ou pâturées. Ce phénomène est très marqué dans les zones de montagne et plus particulièrement en Corse où l'exode rural a commencé à la fin du XIXème siècle et a entrainé une recolonisation forestière progressive. L'objectif de ce travail est d'étudier la dynamique spontanée des espèces végétales dans les zones en déprise en Corse et les phénomènes de dynamiques linéaires en abordant le fonctionnement des communautés végétales dans le temps. Pour définir les processus de reforestation des espaces abandonnés, dont le déterminisme est écologique et social, une caractérisation de la composition floristique des milieux associé à une approche synchronique et complétée par des études dendrologiques, mais aussi historiques a été réalisée. Parallèlement, nous avons réalisé une analyse diachronique à l'aide de missions aériennes obtenues sur différentes années. Les successions végétales ont donc été analysées sur de grandes échelles spatiales (au-dessus de 700 mètres d'altitude), mais aussi temporelles (250 ans) grâce à l'application de ces deux méthodes. Suite à notre recherche, nous avons modélisé la succession secondaire en Corse et plus particulièrement celle du pin laricio. Les résultats mettent en évidence l'impact des pratiques sur la composition, le fonctionnement et l'évolution des forêts en Corse, les conditions qui peuvent influencer les vitesses et les modalités des processus dynamiques, la vitesse des processus dynamiques et la place du pin laricio dans ces processus. Ce dernier objectif, c'est à dire la quantification des processus de recolonisation a été atteint à l'aide de la modélisation et la simulation de la colonisation du pin laricio de Corse. Le modèle choisi met en jeu les processus de croissance, de compétition, de reproduction et de mortalité. Ce modèle nous a permis de faire des prévisions quant au devenir des zones en déprise.