L'espace périurbain est à la fois dépendant de la ville, dans une certaine mesure piloté par la ville, mais c'est également une nouvelle forme d'expansion urbaine. Il ne ressemble pas à la ville, non seulement parce que ses paysages sont différents, parce qu'il garde certains caractères de l'espace rural sur lequel il s'est installé (plus d'agriculteurs, plus d'ouvriers) mais aussi parce que ses rapports à la ville sont complexes et diversifiés en fonction des caractères propres du pôle urbain. La taille du pôle urbain est un facteur important de diversification des espaces périurbains ; elle contribue à diversifier les structures et les dynamiques démographiques, sociales et économiques. Ainsi, la structure sociale de l'espace périurbain tend de plus en plus à ressembler à celle des pôles puisque certaines catégories sociales (cadres, professions intermédiaires, employés), considérées jusqu'ici comme spécifiquement urbaines, glissent vers les couronnes périurbaines ; ce glissement est d'autant plus marqué que le pôle est plus peuplé. Ce lien direct entre pôle et couronne n'explique cependant pas entièrement les caractères de l'espace périurbain. Pour une même taille de pôle, la structure socio-économique de la couronne est un reflet déformé de celle du pôle. L'idée d'une couronne faite à l'image de son pôle n'est pas aussi courante, du fait de la structure du périurbain préexistant et de la nature de la diffusion socio-économique vers la couronne. Au point de vue social, la couronne conserve généralement certaines caractéristiques rurales malgré une rapide progression des cadres, professions intermédiaires et employés. La structure de la couronne est un reflet déformé de l'organisation intra-urbaine. Dans l'aire urbaine lyonnaise, la prolongation du pôle vers la couronne se démontre, mais ce prolongement n'était pas la réplique exacte de l'organisation intra-urbaine puisque les phénomènes s'amortissent aux confins de la couronne et que l'espace périurbain a ses propres réactions.