Management of slash-and-burn (agriculture) in the West French Guyana : contribution of the study of the reproductibility of the fertility
Gestion des systèmes d'agriculture itinérante sur brûlis dans l'ouest Guyane : contribution à l'étude de la reproductibilité de la fertilité
Résumé
L'agriculture itinérante sur brûlis (AIB) est un mode de culture pratiqué sans intrant. Après deux ou trois cycles de cultures, la dégradation de la fertilité des sols contraignent les agriculteurs à déplacer leurs cultures et le terrain est laissé en jachère. La jachère permet de reconstituer une biomasse, qui libérera lors de la période de production suivante, après brûlis, des éléments minéraux nécessaires à la croissance et au développement des cultures. Cette étude consistait, à fournir des éléments d'appui à la décision, dans le but d'une fixation à terme de ces systèmes traditionnelles. Elle a nécessité que l'on présente une analyse de la gestion des systèmes d'A.I.B, composante importante de la reproductibilité de la fertilité, et condition de la fixation. Dans un premier temps, la gestion spatiale de ces systèmes et leurs capacités à faire face aux contraintes agro-écologiques et socio-économiques du milieu, pour se reproduire, ont été étudiées. Cette étude a été effectuée à l'échelle du système agraire et plus précisément à l'échelle des systèmes de production qui correspondent au niveau des choix et décisions des agriculteurs. Dans un deuxième temps, l'évolution des composantes de la fertilité, susceptible d'influencer le rendement de manioc, a été analysée - le manioc constituant la principale culture de l'ouest Guyane -. Trois niveaux ont été considérés : le système de culture qui permet de comprendre les modes de conduite et d'association des cultures, mais surtout la parcelle cultivée et la placette d'expérimentation, lieu de mesures et de suivi. Dans la première étape de ce travail, une capacité d'équilibration des abattis est établie à partir du modèle de Piaget. Cette typologie permet d'identifier 5 «types fonctionnels» d'abattis dans la région et 2 modes d'évolution. Dans la deuxième étape, lors d'un premier cycle d'abattis, après forêt secondaire, l'évolution des stocks de carbone, d'azote et des bases échangeables montre qu'il n'y a pas de dégradation en relation avec la matière organique du sol. En revanche, on assiste à une diminution des bases échangeables suite à la mise en culture et en particulier du potassium. La comparaison de cette diminution avec les besoins de la culture, a permis d'identifier le potassium, comme facteur limitant la production après plusieurs cycles culturaux. L'approche de la fixation a montré qu'il sera nécessaire : - soit de reconsidérer la surface occupée par les agriculteurs. Lorsque les temps de jachères ne peuvent plus être respectés dans un espace limité, cela entraîne une dégradation des parcelles ou l'ouverture de parcelles sauvages dans la forêt. - soit d'envisager des "apports complémentaires" permettant une augmentation du nombre de cycles culturaux avant la mise en jachère.