Membrane plasmique du spermatozoïde de salmonidés : caractérisation biochimique et biophysique : étude des modifications induites par l'alimentation et la température d'élevage : relation avec l'aptitude à la congélation du sperme
Résumé
Afin de développer une étude biochimique et biophysique de la membrane plasmique du spermatozoïde de truite, nous avons mis au point une technique de préparation de ces membranes par cavitation a l'azote: les spermatozoïdes sont soumis a une pression d'azote de 900 PSI pendant 20 minutes. La décompression provoque l'éclatement des membranes plasmiques qui sont isolées sur gradient linéaire de sucrose. Les phospholipides majoritaires de la membrane sont la phosphatidylcholine (pc) (50%), la phosphatidyléthanolamine (PE) (32%), la phosphatidylsérine (PS) (9,8%) et le phosphatidylinositol (PI) (3,4%). Par résonance paramagnétique électronique, nous avons montré que la PE et la PS sont localisées majoritairement sur le feuillet interne de la membrane, dans un environnement plus fluide que la PC et la SM qui sont localisées majoritairement sur le feuillet externe. Le degré d'insaturation des acides gras de la PC est faible tandis que celui de la PS est le plus élevé. L'effet de la température d'élevage des géniteurs, 8°C et 18°C, ainsi que l'effet des lipides alimentaires, régime enrichi en acides gras polyinsaturés de la série (n-3) (huile de foie de morue) et régime enrichi en acide linoléique (18:2 (n-6)) (huile de mais), sur la composition lipidique de la membrane plasmique des spermatozoïdes, sur sa fluidité et sur l'aptitude a la congélation des spermatozoïdes a été recherchée. Les caractéristiques des acides gras alimentaires sont répercutées sur la composition en acides gras des phospholipides membranaires mais n'ont d'influence ni sur la fluidité de la membrane, ni sur l'aptitude a la congélation des spermatozoïdes. La température d'élevage des géniteurs n'induit qu'une faible modification des acides gras phospholipidiques et ne modifie pas la fluidité membranaire. Par contre, le sperme des animaux élevés a 18°C présente une résistance a la congélation 2 fois supérieure à celle du sperme des truites élevées à 8°C.