The Social Dynamics of Practices : social stratification, social change and food consumption
La Dynamique sociale des pratiques : stratification sociale, changement social et consommation alimentaire
Résumé
This manuscript combines a synthesis of my work and unpublished texts to discuss the dynamics of social practices, in relation to the sociology of social stratification, social change and eating practices. The first chapter gives an account of my background and early career as a sociologist. The second chapter looks back at my doctoral and post-doctoral research from the point of view of social stratification: my theoretical framework rooted in the work of Max Weber gives a central place to the tension between class position and social status. The third chapter draws on Andrew Abbott to highlight my processual conception of social change, which I have studied at the level of societies (post-communist transformation) and individuals (life course, practice change).
In the fourth chapter, I discuss the theory of practices (as elaborated by Theodore Schatzki) in the light of my own research and sociological research which adopts a practice-based approach. The fifth chapter, in presenting how I have used quantitative techniques to implement this research programme, proposes to distinguish the causal method, which generally involves an individual making choices, the possibility of ignoring context and the centrality of causal relations in the social process, from the configurational method. The latter insists on the plurality of possible relations between social phenomena, the impossibility of ignoring the context, and the quantification work embedded in the social world. Chapter 6 mobilises all the concepts presented so far to study changes in consumption following job loss, in the epidemiological cohort Constances.
The conclusion underscores the central role that consumption plays in the social dynamics of practices, inasmuch as consumption enacts the tension between class position on the (labour) market and social status derived from life conducts.
Ce mémoire en vue de l’obtention de l’habilitation à diriger les recherches mêle synthèse de mes travaux et textes inédits pour discuter la dynamique des pratiques sociales, en liant sociologie de la stratification sociale, du changement social et des pratiques alimentaires. Le premier chapitre rend compte de mon parcours et de ma formation de sociologue. Le second chapitre revient sur mes travaux de thèse et post-thèse du point de vue de la stratification sociale : mon cadre de réflexion fondé sur Max Weber accorde une place centrale à la tension entre position de classe et statut social. Le troisième chapitre s’appuie sur Andrew Abbott pour mettre en lumière ma conception processuelle du changement social, que j’ai étudié à l’échelle des sociétés (transformation postcommuniste) et des individus (parcours de vie, changements de pratiques).
Dans le quatrième chapitre je discute la théorie des pratiques à partir des travaux de Theodore Schatzki, de mes propres recherches qui mobilisent ce corpus théorique, et des recherches sociologiques qui se réclament d’une approche par les pratiques. Le cinquième chapitre aborde la façon dont j’ai mobilisé des méthodes quantitatives pour mettre en œuvre ce programme de recherche. Je propose de distinguer la méthode causale qui suppose généralement un individu faisant des choix, la possibilité de faire abstraction du contexte et la centralité des relations causales dans le processus social, de la méthode configurationnelle. Cette dernière insiste au contraire sur la pluralité des relations possibles entre phénomènes sociaux, sur l’impossibilité de faire abstraction du contexte, et sur le fait que les données quantitatives sont le résultat d’un travail de quantification inscrit dans le monde social. Le chapitre 6 mobilise l’ensemble des concepts présentés jusqu’ici pour étudier des changements de consommation suite à une perte d’emploi, dans la cohorte épidémiologique Constances.
La conclusion souligne le rôle central que joue la consommation dans la dynamique sociale des pratiques, c’est-à-dire dans l’articulation entre pratiques et stratification sociale, dans la mesure où la tension entre la position de classe (sur le marché du travail) et le statut social repose largement sur la consommation, passage obligé de nombreuses pratiques constitutives des conduites de vie.
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