La politique agri-environnementale européenne s'inscrit dans le double cadre de l'Acte unique européen et de la réforme de la PAC. Elle est fortement influencée par l'expérience du Royaume-Uni, où la gestion du countryside n'a pas été déléguée en priorité aux exploitants agricoles, comme c'est le cas des territoires ruraux non boisés en France. Ceci explique les réticences des responsables du secteur agricole français à mettre en oeuvre des mesures qui introduisent des critères de gestion de l'espace étrangers aux objectifs de production. L'analyse des premiers sites d'application de cette politique, les OGAF-environnement, fait cependant apparaître des clivages au sein du monde agricole, certains secteurs (zones défavorisées, élevage viande) s'appropriant cette nouvelle orientation politique pour se voir reconnaître un rôle plus important dans la définition de la politique agricole et la répartition du soutien public. Les exploitants agricoles concernés pour leur part, même lorsqu'ils partagent cet objectif de réhabilitation de leurs activités, acceptent mal les processus de co-pilotage de leurs pratiques qu'introduisent ces mesures, car elles remettent en cause leur statut professionnel.