Depuis le début des années 1980, le secteur agro-alimentaire joue un rôle de premier plan dans la balance commerciale de la Hongrie par le dégagement d'un solde significatif. La spécialisation à l'échange hongroise s'est construite dans le cadre d'une économie de commandement. En outre, les échanges se sont développés de façon privilégiée au sein du CAEM (Conseil d'Assistance Economique Mutuelle), l'intégration internationale des pays socialistes. Par ailleurs, le CAEM s'est effondré en 1991. Dans ce nouveau contexte, on s'interroge sur la pérennité du rôle affecté à l'agro-alimentaire dans le commerce extérieur. Deux champs d'interrogation en découlent. Le premier porte sur l'évolution de la spécialisation à l'échange. Le second s'intéresse à l'impact des phénomènes de désintégration/intégration internationale sur les échanges hongrois. S'agissant du premier champ, on propose une interprétation du processus antérieur de construction de la spécialisation hongroise fondé sur la théorie de la disponibilité de Kravis et sur la théorie de la demande représentative de Linder. Les mesures de l'évolution de la spécialisation d'une période à l'autre sont effectuées à l'aide de différents indicateurs de spécialisation et d'un petit modèle. En ce qui concerne les impacts des processus de désintégration/intégration, la réflexion porte sur les développements de la théorie des unions douanières. En premier lieu, l'auteur mesure les conséquences de la disparition du CAEM sur des exportations hongroises. Ensuite il focalise son étude sur les relations avec l'Union européenne. Différents outils de mesure ex ante ou ex post sont utilisés pour évaluer les impacts de l'accord d'association signé en 1991 et pour fournir des indications sur le potentiel d'échange dans le cas de l'intégration de la Hongrie à l'Union européenne.