Approche économique de la (dé)localisation résidentielle par les préférences des habitants de zones littorales confrontées au risque d’érosion - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Communication Dans Un Congrès Année : 2020

Approche économique de la (dé)localisation résidentielle par les préférences des habitants de zones littorales confrontées au risque d’érosion

Résumé

La majorité des rivages sablonneux située dans des zones marines s’érode (24% des plages sablonneuses du monde s’érodent à des taux dépassant 0.5m/an), soutenu par le changement climatique, ce qui suscite de graves occupations. D’après l’observatoire du trait de côte, la frange côtière girondine est particulièrement touchée. Le repli stratégique comme stratégie d’adaptation apparait comme la plus durable pour les territoires vulnérables au risque d’érosion littorale. Malgrés cela , la mise en place de ce type d’adaptation « douce » se heurte à la contestation des populations résidentes, qui serait ici le témoin d’une forme de rupture entre la vision de la solution par les experts et la demande des citoyens. La principale question qui motive cette thèse est la suivante : existe-il des scenarios de repli stratégique qui pourraient amener l’adhésion des populations concernées actuellement ? La réponse à cette question serait oui, à condition que ces scénarios minimisent les pertes de bien-être encourues étant donné leurs préférences résidentielles. Plusieurs travaux de recherche ont montré que les aménités littorales constituent un facteur d’attractivité des territoires littoraux, et ont été à l’origine des phénomènes d’agglomération dans ces territoires . Le rapport récent sur la recomposition spatiale des territoires littoraux (Ministère de l’écologie, 2019 ) souligne qu’avec le repli stratégique, la vulnérabilité des populations et des biens vis-à-vis de l’érosion côtière sont supposées être réduite durablement. La recomposition spatiale envisagée permet de repenser les services publics locaux, et les aménités. Cependant, accepter de quitter son lieu de résidence actuelle dépend d’abord de sa propre perception du risque d’érosion. Par ailleurs, choisir de se relocaliser et habiter définitivement en arrière-pays rallonge le temps de trajet pour accéder au front de mer mais ,dans le même temps, donnent facilement accès à d’autres types d’aménités (forêts, lacs). En d’autres termes, le repli stratégique pour anticiper/s’adapter aux conséquences du risque d’érosion, s’accompagne d’atteintes aux aménités et à d’autres composantes de la qualité de vie qui font l’objet de préférences résidentielles marquées. Mais il offre également d’autres aménités et services, qui viennent se substituer/compenser celles existantes. Le choix résidentiel constitue un déterminant fondamental de la localisation des ménages (référence). Il en serait de même de leur choix de délocalisation/relocalisation pour s’adapter au risque d’érosion. La compréhension des déterminants de ces choix de délocalisation/relocalisation est cruciale afin de concevoir des scénarios de repli stratégique qui emporteraient l’adhésion des populations concernées. Cette thèse a pour objectif d’éclairer sur les relations qui peuvent exister entre la perception du risque érosion et l’acceptabilité de la délocalisation d’une part, et explorer les choix des citoyens entre plusieurs scénarios de repli stratégique étant donné leurs préférences d’autre part. Le travail de thèse est organisé en deux axes de recherche: (1) Comment la population résidente actuelle perçoit-elle le risque érosion et ses conséquences ? Notre Hypothèse: l’acceptabilité d’une politique de délocalisation/relocalisation comme adaptation au risque d’érosion, réside sur l’évaluation de ce risque par les principaux concernés, et cela selon leur propre référentiel. Cette première question de recherche repose l’adaptation de l’approche psychométrique , au risque d’érosion et tente de répondre à un certain no mbre de questions structurantes de la délocalisation : Quels sont les principaux facteurs structurants la perception de ce risque par la population résidente actuelle ? Dans quelle mesure l’information (au travers l’organisation de débats publics, etc..) joue ou pas un rôle dans l’évaluation de ce risque ? Est-ce que cette évaluation du risque affect-elle réellement l’intention de se délocaliser? (2) Avec quels types de scénarios de repli stratégique amène la population à envisager de se relocaliser? L’analyse des préférences avec l’expérience de choix permet de répondre à cette question en cherchant à révéler l’hétérogénéité des préférences. A la différence des applications usuelles de la méthode des choix discrets, la problématique du repli stratégique nous amène à inscrire le raisonnement des populations concernées en termes de minimisation du regret anticipé. L’enjeu de la recherche réside par conséquent dans l’élaboration d’un protocole d’expérience de choix qui permet d’explorer ce type de rationalité pour comprendre les choix des individus face à différents scénarios décrivant l’évolution de leurs conditions de voisinage (en termes d’aménités), étant donné leurs préférences résidentielles.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02525996 , version 1 (31-03-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02525996 , version 1

Citer

Yoann Perchaud. Approche économique de la (dé)localisation résidentielle par les préférences des habitants de zones littorales confrontées au risque d’érosion. Doctorales de l'ASRDLF, Feb 2020, Arras, France. ⟨hal-02525996⟩

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