Situés dans les Alpes de Haute-Provence (France), sur des marnes noires très érodibles, les bassins versants de Draix ont fait l'objet d'investigations à partir de 1983. Celles-ci devaient permettre, une dizaine d'années plus tard, de disposer d'un ensemble de connaissances sur le fonctionnement hydrologique et érosif de ceux-ci. La question s'est alors posée de déterminer les entités spatiales au sein desquelles il serait pertinent de transposer ces connaissances. En effet, du fait de son histoire, l'implantation des bassins versants de Draix ne s'était accompagnée que d'une réflexion limitée sur leur représentativité ; celle-ci n'avait alors été envisagée qu'en fonction du seul critère lithologique. Il était d'autant plus nécessaire d'établir solidement la représentativité des bassins versants expérimentaux de Draix qu'une forte demande sociale s'exerce à leur égard, reliée en particulier à la question de la gestion des sédiments du bassin versant de la Durance. Ce contexte a conduit à interpréter le terme de représentativité dans un sens large, tout en offrant un terrain d'application préférentiel des résultats de ce travail. Dans un premier temps, on a traité la représentativité des versants. La méthode utilisée repose sur l'hypothèse que des versants similaires par leurs faciès seront également similaires dans leurs fonctionnements hydrologiques et érosifs. Le faciès est ici défini comme l'ensemble des caractéristiques des formes résultant des processus hydrologiques et érosifs. Sur 207 stations, on a, d'une part, observé les faciès et, d'autre part, recueilli les caractéristiques habituellement pertinentes sur ce thème. Une analyse factorielle des correspondances multiples a permis de dégager les liaisons entre les types de faciès et les caractéristiques, donc les critères de représentativité des versants. Avec l'aide d'un système d'information géographique, la cartographie de ces terrains a été réalisée au sein du bassin versant de la Durance (14 200 km2) : 15,5 % des versants peuvent ainsi faire l'objet d'une transposition des connaissances acquises sur les versants de Draix. Dans un second temps, on a abordé la représentativité des bassins versants eux-mêmes. Des outils ont pu être proposés pour prendre en compte les changements de système et d'échelle. La transposition des connaissances acquises sur les bassins versants de Draix ne concerne que des bassins de superficie inférieure à 25 km2. L'extrapolation à des taux de couverture végétale intermédiaires entre ceux des bassins de Draix est délicate car ce paramètre ne peut être utilisé directement. La largeur des torrents pourrait par contre être une aide pour estimer la production de sédiments par charriage.