Dans le cadre de la politique de restauration des salmonidés grands migrateurs sur la Garonne amont, un double piégeage de smolts de saumon atlantique (Salmo salar) en dévalaison a été envisagé au niveau des usines hydroélectriques EDF de Pointis et de Camon, situées toutes les deux en aval des meilleures zones de production. A la centrale de Pointis, l'étude était destinée à déterminer l'implantation d'un exutoire de dévalaison. Le suivi par radiopistage de 28 smolts a mis en évidence un effet répulsif des grilles de protection des turbines de la prise d'eau de l'usine. En amont immédait des grilles, les smolts fréquentent principalement les berges ; il n'apparaît toutefois pas de préférence significative pour l'une des deux rives. La variabilité des comportements des smolts ne permet pas de déterminer l'emplacement idéal d'une entrée unique du dispositif de dévalaison : l'installation de deux entrées frontales, chacune à proximité d'une des rives, reliées entre elles par un canal collecteur, semble la solution la plus appropriée. La centrale hydroélectrique de Camon est équipée depuis 1996 d'un exutoire de dévalaison. Ce dispositif, situé en rive gauche, a été associé à un piège provisoire. L'efficacité de cette passe a été dévaluée à partir du taux de recapture de lots de saumons atlantiques préalablement marqués. Estimée à 70 % en 1997 pour de faibles débits, l'efficacité moyenne atteint 72.8 % en 1998 avec de plus forts débits. Elle varie de 59 % à 85 % selon les lots. La bonne efficacité de l'exutoire est donc confirmée dans des conditions normales d'hydraulicité. L'effet d'un éclairage nocturne (lampes à vapeur de mercure) sur le comportement des smolts a pu être mis en évidence. Les poissons sont capturés préférentiellement à l'extinction totale des lampes. Les dommages subis par les smolts lors de leur transit dans le piège étant limités, la mise en place d'un dispositif de piégeage permanent à Camon s'avère parfaitement réalisable à la condition que ce dernier présente un certain nombre de modifications visant à limiter son colmatage et à éviter tout traumatisme pour les poissons. Les variations des pertes de smolts entre l'amont de Pointis et le piège de Camon sont fonction du rapport débit turbiné à Camon sur le débit total de la Garonne. Les poissons perdus pouvant être très nombreux lors d'importantes surverses au niveau du barrage de Rodère, la mise en place d'un second piège à Pointis paraît indispensable.